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Albert Cohen

Born Abraham Albert Cohen in Corfu, Greece, in 1895, as part of an important Sephardic Jewish community on the island. Albert’s parents, who owned a soap factory, moved to Marseille, France when he was a child. Albert Cohen discusses this period in his novel Le livre de ma mère (The Book of my Mother). He studied at a private Catholic school. In 1904, he started high school at Lycée Thiers, and graduated in 1913.

In 1914, he left Marseille for Geneva, Switzerland and enrolled in Law school. He graduated from Law School in 1917 and enrolled in Literature School in 1917 until 1919. In 1919, He became a Swiss citizen. That same year he married Elisabeth Brocher. In 1921, they gave birth to a daughter, Myriam. In 1924 his wife died of cancer. In 1925, Albert became director of Revue Juive (The Jewish Review), a periodical whose writers include Albert Einstein and Sigmund Freud. From 1926 to 1931, he served as a civil servant in Geneva. In 1931 He married his second wife, Marianne Goss.

During the German occupation, in 1940, Albert fled to Bordeaux, then to London. The Jewish Agency for Palestine then made him responsible to establish contacts with exiled governments. On January 10, 1943, Cohen’s mother died in Marseille. That same year, he met his future third wife, Bella Berkowich. In 1944, he became an attorney for the Intergovernmental Committee for Refugees. In 1947, Cohen returned to Geneva. In 1957, he turned down the post of Israeli Ambassador in order to pursue his literary career.


“Поскольку под завесой его заинтересованной любви к важной шишке скрывалась другая любовь, ужасная, подлинная и не ищущая выгод, гнусная любовь-преклонение перед мощью, любовь самки к насильнику, животный трепет перед сильнейшим. Ой, хватит, хватит с меня этой шайки, я их столько видел в своей жизни.”
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“Oh jóvenes de greñas desmelenadas y dientes perfectos, gozad en la orilla en donde siempre se ama por siempre jamás, en donde jamás se ama siempre, orilla donde los amantes ríen o son inmortales, elegidos en una entusiasta cuádriga, embriagaos mientras sea tiempo y sed dichosos como lo fueron Ariane y Solal, mas compadeceos de los viejos, de los viejos que pronto séreis, nariz goteante y manos temblorosas, manos surcadas de gruesas venas endurecidas, manos con manchas marrones, triste marrón de las hojas secas.”
Albert Cohen
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“Elle avait tout aimé de Marseille, la bruyante rue Longue-des-Capucins aux victuailles étalées et criées, la halle aux poissons et ses gaillardes fortes en gueule, la rue de Rome, la rue Saint-Férréol, la Canebière, le Vieux-Port, les étroites rues patibulaires et cordiales où circulaient dangereusement, déhanchés, des messieurs félins et grêlés de variole.”
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“L'église de tout à l'heure. Plus de tapis rouge. Ce soir, une vierge de moins.”
Albert Cohen
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“Un bébé titube avec des gestes d'ivrogne. Charmant, ce bébé, pas dangereux, pas jugeur de Juifs. Envie de l'embrasser. Non, trop blond, antisémite dans vingt ans.”
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“Agenouillés, ils étaient ridicules, ils étaient fiers et beaux, et vivre était sublime.”
Albert Cohen
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“Elle ne se doutait pas qu'il était en train d'adorer sa gaucherie et qu'il gardait le silence pour la faire durer.”
Albert Cohen
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“Mais c'est faire un pacte avec le diable, car il perd son âme, celui qui veut être religieusement aimé. Elles m'ont obligé à feindre la méchanceté, je ne leur pardonnerai jamais ! Mais que faire ? J'avais besoin d'elles, si belles quand elles dorment, besoin de leurs adorables gestes de pédéraste, besoin de leurs pudeurs, si vite suivies d'étonnantes docilités dans la pénombre des nuits, car rien ne les surprend ni ne les effraie qui soit service d'amour.”
Albert Cohen
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“Femelle, je te traiterai en femelle, et c'est bassement que je te séduirai, comme tu le mérites et comme tu le veux. A notre prochaine rencontre, et ce sera bientôt, en deux heures je te séduirai par les moyens qui leur plaisent à toutes, les sales, sales moyens, et tu tomberas en grand imbécile amour, et ainsi vengerai-je les vieux et les laids, et tous les naïfs qui ne savent pas vous séduire, et tu partiras avec moi, extasiée et les yeux frits !”
Albert Cohen
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“Aujourd'hui, je suis fou de mort, partout la mort, et ces roses sur ma table qui me parfument tandis que j'écris, affreusement vivant, ces roses sont des bouts de cadavres qu'on force à faire semblant de vivre trois jours de plus dans de l'eau et les gens achètent ces cadavres de fleurs et les jeunes filles s'en repaissent.”
Albert Cohen
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“Dans les rues, je suis l'obsédé de ma morte, mornement regardant tous ces agités qui ne savent pas qu'ils vont mourir et que le bois de leur cercueil existe déjà dans une scierie ou dans une forêt, vaguement regardant ces jeunes et fardés futurs cadavres femelles qui rient avec leurs dents, annonce et commencement de leur squelette, qui montrent leurs trente-deux petits bouts de squelette et qui s'esclaffent comme s'ils ne devaient jamais mourir.”
Albert Cohen
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“Un soir qu'ils étaient couchés l'un près de l'autre, comme elle lui demandait d'inventer un poème qui commencerait par je connais un beau pays, il s'exécuta sur-le-champ. Je connais un beau pays Il est de l'or et d'églantine Tout le monde s'y sourit Ah quelle aventure fine Les tigres y sont poltrons Les agneaux ont fière mine À tous les vieux vagabonds Ariane donne des tartines. Alors, elle lui baisa le la main, et il eut honte de cette admiration.”
Albert Cohen
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“Du joli, la passion dite amour. Si pas de jalousie, ennui. Si jalousie, enfer bestial. Elle une esclave, et lui une brute. Ignobles romanciers, bande de menteurs qui embellissaient la passion, en donnaient l'envie aux idiotes et aux idiots. Ignobles romanciers, fournisseurs et flagorneurs de la classe possédante. Et les idiotes aimaient ces sales mensonges, ces escroqueries, s'en nourissaient. ”
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“Place Saint-Germain-des-Près. Devant la sortie de l'église, le jeune homme qui crie son journal. Demandez l'Antijuif! Vient de paraître! Donc c'est un nouveau numéro. Non, défense de l'acheter. Il s'approche, son mouchoir contre son nez, demande l'Antijuif, paye le jeune homme qui lui sourit. Otez le mouchoir, lui parler, le convaincre? Frère, ne comprends tu pas que tu me tortures? Tu es intelligent, ton visage est beau, aimons nous. Demandez l'Antijuif! Il court, traverse, s'engouffre dans une petite rue, brandit la feuille de haine. Demandez l'Antijuif! crie t il dans la rue déserte. Mort aux juifs! crie t il dans une voix folle. Mort à moi! crie t il, le visage illuminé de larmes.”
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