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Nikolaï Karamzine

Nikolaï Mikhaïlovitch Karamzine , né le 12 décembre 1766 à Simbirsk et mort le 3 juin 1826 à Saint-Pétersbourg, est un écrivain et historien russe.

Il fit à Moscou des études solides et complètes, qui le mirent à même d’apprécier les chefs-d’œuvre des littératures étrangères, et publia d’abord des poésies et des traductions de Shakespeare, de Gotthold Ephraim Lessing et de Gottlieb Emanuel von Haller.

Après avoir passé quelque temps au service militaire, il employa les années 1789 et 1790 à visiter l’Allemagne, la Suisse et une partie de l’Italie. Après avoir voyagé à l’étranger, il se fixa à Moscou et y publia des ouvrages littéraires qui le mirent au premier rang des gens de lettres du pays. Sa réputation fut au comble lorsque, désirant de faire participer son pays aux avantages que l’expérience et le temps avaient valus à d’autres contrées, il publia, en 1797, sous le titre de Lettres d'un voyageur russe , au moment où l’attention publique se tournait vers l’ouest de l’Europe, alors agité par les grands débats de la Révolution française, son Histoire générale de la Russie, qui devint un classique. La réputation que des contes, des nouvelles, et d’autres productions de moindre intérêt avaient déjà fait acquérir à Karamzine en fut singulièrement augmentée. On reconnut en lui un patriote éclairé, capable de se montrer sensible aux beautés de la nature et de l’art, et de se laisser frapper par la civilisation occidentale sans être ébloui.

Le strict conservatisme de l’ouvrage de Karamzine, doué d’un jugement assez éclairé pour signaler les dangers et les déceptions auxquels une imitation trop confiante et peu réfléchie des institutions étrangères exposerait l'Empire russe, qui glorifiait et justifiait l’autocratie, plut beaucoup à Alexandre Ier, qui conféra à Karamzine le titre d’historiographe de Russie et fit de lui son conseiller. Karamzine dissuada ainsi l'empereur de restaurer le royaume de Pologne, en publiant son Opinion d’un citoyen russe en 1819. Conseiller d’État, membre de l’Académie de Saint-Pétersbourg, il reçut de Nicolas Ier. Pendant sa maladie, l’empereur lui donna un logement au palais de Tauride, entouré d’un vaste jardin, où il pouvait respirer l’air de la campagne. Il lui assigna une pension de 50 000 roubles pour se rendre, dès que sa santé le lui permettrait, dans le midi de la France où une frégate de la marine impériale devait le transporter.

Toutes les archives publiques se trouvèrent ouvertes à Karamzine. Il y puisa abondamment; il prit une connaissance générale des chroniques manuscrites et des documents imprimés qui formaient déjà, sur l’histoire nationale, une masse fort considérable. Cependant, en composant son Histoire de l’empire de Russie, les lauriers de l’érudition spéciale n’étaient pas l’objet de l’ambition littéraire de Karamzine. Il ne voulut pas consacrer trop de temps et d’investigations aux recherches que d’autres écrivains ont entreprises ensuite sur les origines des Slaves, de leur langue, de leur législation primitive, de leur vieille religion ; mais donnant tous ses soins à la grande nation dont il entreprenait de dérouler les annales, il glissa rapidement sur les premiers siècles de son existence, et n’entra pleinement en matière que lorsqu’il fut arrivé aux époques vraiment historiques qui suivent le baptême de Vladimir.

Karamzin a été appelé « le Tite-Live de la Russie » et est, avec Mikhaïl Lomonossov (1711-1765), le créateur de la prose russe, ouvrant ainsi la voie aux écrivains du xixe siècle.

Œuvres

Histoire générale de la Russie, depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1611,

Lettres d'un voyageur russe (1791-92)

Éloge de Catherine

Nouvelles

Eugène et Julie (1789)

Pauvre Lisa (1792)

Nathalie, fille de boyard (1792)

La Belle Princesse et le Bossu heureux (1792)

Sierra-Morena (1793)

L’Île (1796)

Novogorod conquise (1802)

Ma confession (1802)

Le Froid et le Sensible (1803)

Un(1803)

Un chevalier de notre temps (1803)

Il écrivit aussi des poèmes.


“Pourquoi, s’écria-t-elle tout-à-coup, rester seule dans cette horrible solitude ? pourquoi ne pas suivre mon amant ? la guerre, les combats ne sauraient m’effrayer ; ce qui m’épouvante, ce sont les lieux où il n’est pas. Vivre ou mourir avec lui !... et peut-être pourrai-je même, aux dépens de ma vie, sauver la sienne. Attends Login, attends, ta Lise vole sur tes pas. » Déjà Lise s’élançait vers lui ; mais l’image de sa mère, de sa mère pauvre, souffrante, abandonnée, se présente à elle, et l’arrête. Elle soupire, tourne ses regards vers la cabane, et s’y traîne en silence.”
Nikolaï Karamzine
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“Quiconque connaît un peu le coeur de l’homme, et qui a suivi sa marche dans la plus douce des passions, conviendra que la jouissance, c’est-à-dire l’accomplissement de tous les voeux, est la plus dangereuse épreuve de l’amour.”
Nikolaï Karamzine
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