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Pierre Jean Jouve

Pierre Charles Jean Jouve a eu « plusieurs vies ». Avant 1914, il est un des écrivains de l'unanimisme, ce mouvement créé par Jules Romains, puis un membre actif du mouvement pacifiste animé par Romain Rolland pendant la Première Guerre mondiale.

À partir de 1921, une profonde rupture a lieu grâce à sa seconde épouse, la psychanalyste Blanche Reverchon, traductrice de Sigmund Freud (1923) et amie de Jacques Lacan. Elle fait de lui l'un des premiers écrivains à affronter la psychanalyse et à montrer l'importance de l'inconscient dans la création artistique — et cela dès le milieu des années 1920. On peut citer parmi les œuvres de cette époque ses recueils de poèmes : Les Noces (1925-1931), Sueur de Sang (1933-1935), Matière céleste (1937), et ses romans : Le Monde désert (1927), Hécate (1928), Vagadu (1931), La Scène capitale (1935), et le plus connu Paulina 1880, paru en 1925 (adapté au cinéma en 1972 par Jean-Louis Bertucelli).

Il a été aussi, dès 1938 et pendant son exil en Suisse, un important acteur de la résistance intellectuelle contre le nazisme, avec ses poèmes apocalyptiques de Gloire et de La Vierge de Paris.

Jouve a été le compagnon de route de nombreux artistes, d'écrivains (Romain Rolland, Stefan Zweig, Joë Bousquet, Jean Paulhan, Henry Bauchau), …), de peintres (André Masson, Balthus, Joseph Sima, …), de philosophes (Jean Wahl, Jacques Lacan, …) et de musiciens (Michel Fano, …) : il a d'ailleurs beaucoup écrit sur l'art et la musique.

Cet écrivain souvent perçu comme un marginal hautain, refusant les embrigadements des "mouvements" a su toucher beaucoup d'écrivains et d'artistes dont certains peuvent être considérés comme ses disciples, par exemple les poètes Pierre Emmanuel, Salah Stétié ou Yves Bonnefoy.


“الشعر روح تفتتح شكلاً”
Pierre Jean Jouve
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