Simone de Beauvoir

“Maar er bestaat een te groot misverstand tussen ons. Je hebt nooit getracht mijn leven te delen, je hebt me enkel voor jezelf liefgehad.”

“La gente no acepta que se le diga sus verdades. Quieren que se crea sus lindas palabras o por lo menos que uno haga como si. Yo soy lúcida soy franca arranco las caretas. La tipeja que susurra: '¿Así que quiere mucho a su hermanito?' y yo con mi vocecita serena 'Lo detesto'. He seguido siendo esa adolescente que dice lo que piensa no hace trampas. Se me partía el corazón escucharlo pontificar y todos esos infelices de rodillas delante de él. Yo aparecía con mis grandes zuecos sus palabras solemnes quedaban desinfladas: el progreso la prosperidad el porvenir del hombre la felicidad de la humanidad la ayuda a los países subdesarrollados la paz del mundo. No soy racista pero me importan un pito los árabes los judíos los negros exactamente como me importan un pito los chinos los rusos los yanquis los franchutes. Me importa un pito la humanidad qué es lo que ella ha hecho por mí me gustaría saberlo. Si son lo bastante estúpidos como para degollarse bombardearse tirarse napalm exterminarse no gastaré mis ojos llorando. Un millón de niños degollados ¿y qué? Los niños nunca son otra cosa que semilla de canallas y así se descongestiona un poco el planeta reconocen que está superpoblado ¿y entonces qué? Si yo fuera la tierra me daría asco toda esa gusanada en mi espalda me la sacudiría. Si todos revientan yo quiero reventar. Los niños no son nada para mí no voy a enternecer por ellos. Mi hija está muerta y me han robado a mi hijo.”

“Ik koos het bestaan niet, maar ik besta. Een ongerijmdheid die verantwoordelijk voor zichzelf is, dat ben ik.”

“Today it strikes me that the most important aspect of these conversations was not so much what we said as what we took for granted, and what in fact was not so at all. We were wrong about almost everything. An accurate character sketch must take these errors into account, since they expressed one kind of reality - our actual situation.”

“The curse which lies upon marriage is that too often the individuals are joined in their weakness rather than in their strength, each asking from the other instead of finding pleasure in giving. It is even more deceptive to dream of gaining through the child a plenitude, a warmth, a value, which one is unable to create for oneself; the child brings joy only to the woman who is capable of disinterestedly desiring the happiness of another, to one who without being wrapped up in self seeks to transcend her own existence.”

“Kadını götürüp mutfağa ya dasüslenme odasına kapatıyor, sonra da ufkunun darlığına şaşıyoruz; kanatlarını kesiyoruz, sonra, uçamıyor diye yakınıyoruz.”

“Gün doğarken ancak dört saatlik bir ömrü kalmıştı. Dirilttim onu!" Kendisine "Ne için?" diye sormak cesaretini bulamadım.”

“Yaşamaya sıkı sıkı sarılmışsanız sizce ister gökyüzünde ister yeryüzünde olsun, ölümsüzlük ölümün acısını size unutturamaz, sizi avutamaz.”

“I should like this sky, this quiet water, to think themselves within me, that it might be I whom they express in flesh and bone, and I remain at a distance. But it is also by this distance that the sky and the water exist before me.”

“The Social Security's medical consultants support the interest not of the victims but of the organization.”

“The proletariat could plan to massacre the whole ruling class; a fanatic Jew or black could dream of seizing the secret of the atomic bomb and turning all of humanity entirely Jewish or entirely black: but a woman could not even dream of exterminating males. The tie that binds her to her oppressors is unlike any other. The division of the sexes is a biological given, not a moment in human history. Their opposition took shape within an original Mitsein, and she has not broken it. The couple is a fundamental unit with the two halves riveted to each other: terristic of woman: she is the Other at the heart of a whole whose two components are necessary to each other.”

“Je sais qu'on ne peut jamais se connaître, mais seulement se raconter.”

“Le sens de la toilette féminine est manifest: il s'agit de se 'parer' et se parer c'est s'offrir; les feministes hétérosexuelles se sont montrées naguère sur ce point aussi intransiseantes que les lesbiennes: elles refusaient de faire d'elles-même une marchandise qu'on exhibem elles adoptaient des tailleurs et des feutres secs; les robes ornées, décolletées leurs semblaient le symbole de l'ordre social qu'elles combattaient.”

“Cette impuissance physique se traduit par une timidité plus générale: elle ne croit pas á une force qu'elle n'a pas expérimentée dans son corps; elle n'ose pas entreprendrem se révolter, inventer: vouée à la docilité, à la résignation, elle ne peut qu'accepter dans la société une place toute faite.”

“Tous les enfants essaient de compenser la séparation du sevrage par des conduites de séduction et de parade; on oblige le garçon à dépasser ce stade, on le délivre de son narcissisme en le fixant sur son pénis; tandis que la fillette est confirmée dans cette tendance à se faire objet qui est commune à tous les enfants.”

“Si, bien avant la puberté, et parfois même dès sa toute petite enfance, elle nous apparaît déjà comme sexuellement specifiée, ce n'est pas que de mystérieux instincts immédiatement la vouent à la passivité, à la coquetterie, à la maternité, c'est que lintervention d'autrui dans la vie de l'enfant et presque originelle et que dès ses premières années sa vocation lui est impérieusement insufflée.”

“En tant qu'il existe pour soi l'enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié. (...) C'est à travers les yeux, les mains, non par les paties sexuelles qu'ils appréhendent l'univers.”

“Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la societé la femelle humain; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin.”

“C'est pour sauvegarder ce mystère que les hommes ont supplié longtemps les femmes de ne pas abandoner les robes longues (...) tout ce qui accentue en l'Autre la différence le rend plus désirable, puisque c'est l'Autre en tant que tel que l'homme veut s'approprier.”

“Du jour où il nait, l'homme commence à mourir; c'est la vérité qu'incarne la Mère.”

“Les coutures, les modes sont souvent apliquées à couper les corps féminin de a transcendance: la Chinoise aux pieds bandés peut à peine marcher, les griffes vernies de la star d'Hollywood la privent de ses mains, les hauts talons, les corsets, les paniers, les vertugadins, les crinolines étaient destinés moins à accentuer la combrure du corps féminin qu'à en augmenter l'impotence.”

“Dans la femme parée, la Nature est présente, mais captive, modelée par une volonté humaine selon le désir de l'homme.”

“L'idéal de la beauté féminine est variable; mais certaines exigences demeurent constantes; entre autres, puisque la femme est destinée à être possédée, il faut que son corps offre les qualités inertes et passives d'un objet.”

“Le privilège économique détenu par les hommes, leur valeur sociale, le prestige du mariage, l'utilité d'un appui masculin, tout engage les femmes à vouloir ardenment plaire aux hommes. Elles sont encore dans l'ensemble en situation de vassalité. Il s'ensuit que la femme se connaît et se choisit non en tant qu'elle existe pour soi mais telle que l'homme la définit.”

“Elles [Rosa Luxembourg, Marie Curie] démontrent avec éclat que ce n'est pas l'infériorité des femmes qui a déterminé leur insignifiance historique: c'est leur insignifiance historique qui les a vouées à l'infériorité.”

“Même les manifestations et les initiatives féminines n'ont pris de valeur que lorsqu'une décision masculine les a efficacement prolongées.”

“Mais en fait les voix féminines se taisent là où commence l'action concrète; elles ont pu susciter des guerres, non suggérer la tactique d'une bataille; elles n'ont guère orienté la politique que dans la mesure où la politique se réduisait à l'intrigue: les vraies commandes du monde n'ont jamais été aux mains des femmes; elles n'ont pas agi sur les techniques ni sur l'économie, elles n'ont pas fait ni défait des États, elles n'ont pas découvert des mondes. C'est par elles que certains événements ont été déclenchés: mais elles ont été prétextes beaucoup plus qu'agents.”

“Quand elles [les femmes] sont intervenues dans le cours du monde, c'est en accord avec les hommes, dans des perspectives masculines.”

“Ce sont eux [les hommes] qui ont toujours tenu le sort de la femme entre leurs mains; et ils n'en ont pas décidé en fonction de son intérêt; c'est à leurs propres projets, à leurs craintes, à leurs besoins qu'il-ont eu régard.”

“Le pays latins, comme les pays d'Orient, oppriment la femme par le rigueur des moeurs encore plus que par celle des lois.”

“La raison profonde qui à l'origine de l'histoire voue la femme au travail domestique et lui interdit de prendre part à la construction du monde, c'est son asservissement à la fonction génératrice.”

“Un des problèmes essentiels qui se posent à propos de la femme, c'est la conciliation de son rôle reproducteur et de son travail producteur.”

“C'est par le travail que la femme a conquis sa dignité d'être humain; mais ce fut une conquête singulièrement dure et lente.”

“On s'empresse de les décharger de toute tâche pénible et de tout souci: c'est les délivrer du même coup de toute responsabilité. On espère qu'ainsi dupées, séduites par la facilité de leur condition, elles accepteront le rôle de mère et de ménagére dans lequel on veut les confiner.”

“Mais même au XIX siècle elles étaient souvent obligées de se cacher; elles n'avaient pas même 'une chambre à elles', c'est-à-dire qu'elles ne jouissaient pas de cette indépendance matérielle qui est une des conditions nécessaires de la liberté intérieure.”

“L'ideologie chrétienne n'a pas peu contribué à l'oppression de la femme.”

“Dès l'origine de l'humanité, leur privilège biologique a permis aux mâles de s'affirmer seuls comme sujets souverains; ils n'ont jamais abdiqué ce privilège (...) Condamnée à jouer le rôle de l'Autre, la femme était aussi condamnée à ne posséder qu'une puissance précaire: esclave ou idole ce n'est jamais elle qui a choisi son lot.”

“C'est en risquant sa vie que l'homme s'élève au-dessus de l'animal.”

“Mais de toute façon, engendrer, allaiter ne sont pas des activités, ce sont des fonctions naturelles; aucun projet n'y est engagé; c'est pourquoi la femme n'y trouve pas le motif d'une affirmation hautaine de son existence; elle subit passivement son destin biologique.”

“La fécondité absurde de la femme l'empêchait de participer activement à l'accroissement de ces ressources tandis qu'elle créait indéfiniment de nouveaux besoins.”

“Une éthique véritablement socialiste, c'est-à-dire qui cherche la justice sans supprimer la liberté, qui impose aux individus des charges mais sans abolir l'individualité, se trouvera fort embarrassée par les problèmes que pose la condition de la femme.”

“Nul n'est plus arrogant à l'égard des femmes, agressif ou dédaigneux, qu'un homme inquiet de sa virilité.”

“Législateurs, prêtres, philosophes, écrivains, savants se sont acharnés à démontrer que la condition subordonnée de la femme était voulue dans le ciel et profitable à la terre.”

“L'action des femmes n'a jamais été qu'une agitation symbolique; elles n'ont gagné que ce que les hommes ont bien voulu leur concéder; elles n'ont rien pris: elles ont reçu.”

“Il y a toujours eu des femmes; elles sont femmes par leur structure physiologique; aussi loin que l'histoire remonte, elles ont toujours été subordinnées à l'homme; leur dépendance n'est pas la conséquence d'un événement ou d'un devenir, elle n'est pas arrivée.”

“On nous exhorte: 'Soyez femmes, restez femmes, devenez femmes.' Tout être humain femelle n'est donc pas nécessairament une femme; il lui faut participer à cette réalité mystérieuse et menacée qu'est la féminité. (...) Celle-ci est-elle sécrétée par les ovoires? Suffit-il d'un jupon à frou-frou pour la faire descendre sur terre?”

“But women do not say 'We', except at some congress of feminists or similar formal demonstration; men say 'women', and women use the same word in referring to themselves.”

“Be loved, be admired, be necessary; be somebody.”

“Legislators, priests, philosophers, writers, ans scientists have striven to show that the subordinate position of woman is willed in heaven and advantageous on earth.”

“The category of Other is as original as consciousness itself. The duality between Self and Other can be found in the most primitive societies, in the most ancient mythologies; the division did not always fall into the category of the division of the sexes (...) No group ever defines itself as One without immediately setting up the Other opposite itself. It only takes three travelers brought together by chance in the same train compartment for the rest of the travellers to become vaguely hostile 'others'. Village people view anyone not belonging to the village as suspicious 'others'. For the native of a country, inhabitants of other countries are viewed as 'foreigners'; Jews are the 'others' for anti-Semites, blacks for racist Americans, indigenous people for colonists, proletarians for the propertied classes.”