“Écoutez le monde blanchorriblement las de son effort immenseses articulations rebelles craquer sous les étoiles duresses raideurs d'acier bleu transperçant la chair mystiqueécoute ses victoires proditoires trompeter ses défaitesécoute aux alibis grandioses son piètre trébuchementPitié pour nos vainquers omniscients et naïfs !”

Aimé Césaire

Aimé Césaire - “Écoutez le monde blanchorriblement las...” 1

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“H mange, cuits sous la cendre et extraits de leur coquille, avec une épingle de nourrice ôtée à son châle, les escargots de ses pierrailles, même les jaunes ou les roses qui ne sont pas comestibles. Mange les orties de son potager cueillies les mains nues. Mange les mûres de ses ronces qui retiennent quelques fragments de sa garde-robe. Mange les hérissons écrasés, nantis par ses soins d'un sarcophage de glaise aux fins de rôtissage. Arrache pour renflouer son grabat les flocons laissés par les moutons aux barbelés électrifiés, le courant ne lui fait rien.”

Beatrix Beck
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“Un jour le Meschacebé, encore assez près de sa source, se lassa de n'être qu'un limpide ruisseau. Il demande des neiges aux montagnes, des eaux aux torrents, des pluies aux tempêtes, il franchit ses rives, et désole ses bords charmants. L'orgueilleux ruisseau s'applaudit d'abord de sa puissance; mais voyant que tout devenait désert sur son passage; qu'il coulait, abandonné dans la solitude; que ses eaux étaient toujours troublées, il regretta l'humble lit que lui avait creusé la nature, les oiseaux, les fleurs, les arbres et les ruisseaux, jadis modestes compagnons de son paisible cours.”

François-René de Chateaubriand
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“Notre frere a ete conduit par son epreuve au desespoir, et les desespoir est la resultat de toute tentative serieuse pour comprendre et justifier la vie humaine. le desespoir est le resultat de tout effort serieux pour mettre sa vie en harmonie avec la vertu, avec la justice, avec la raison, tout en repondant a ses exigences. les enfants vivent en deca de ce desespoir, les adultes au-dela.”

Hermann Hesse
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“Donna Tosacana était devenue une femme imposante, toujours vêtue de noir depuis la mort de son mari. Sous la soie noire extérieure, elle portait des jupons, quatre jupons aux couleurs vives. Ses chevilles enflées ressemblaient à des goitres. Ses minuscules chaussures paraissaient prêtes à éclater sous la pression de ses cente vingt-cinq kilos. Une douzaine de seins superposés semblaient s'écraser sur sa poitrine. Elle était bâtie comme une pyramide, sans hanches. Ses bras étaient si charnus qu'ils ne tombaient pas à la verticale, mais faisaient un angle avec son corps ; ses doigts enrobés de graisse évoquaient des saucisses. Elle n'avait quasiment pas de cou. Quand elle tournait la tête, les bourrelets de chair se déplaçaient avec la lenteur mélancolique de la cire molle. On voyait son crâne rose à travers ses cheveux blancs clairsemés. Son nez était mince et exquis, mais ses yeux évoquaient deux raisins noirs écrasés. Dès qu'elle parlait, ses fausses dents jacassaient dans l'idiome qui leur était propre.”

John Fante
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“Et j'ai pleuré devant la joie bleue du monde. Pendant deux heures je n'ai vu que le bleu. L'Atlantique et son ciel. Et puis mes larmes qui coloraient le paysage, Comment oublier le bleu du ciel ? Comment oublier la coagulation de l'azur ?”

Catherine Mavrikakis
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