“comment faire comprendre d'ailleurs qu'un enfant pauvre puisse avoir parfois honte sans jamais rien envier ?”
“Oui, sans le connaître, sans même avoir jamais vu ses traits, je lui en ai voulu. Être jaloux d'un mort. Vouloir être à sa place.”
“Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.”
“La première comprend tous ces livres qu'on a vraiment l'intention de lire un jour mais qu'on ne lira sans doute jamais; dans la seconde se trouvent ceux qu'on devrait, estime-t-on, avoir lus, et dont on lira sans doute quelques-uns avant de mourir; la troisième compte les livres qu'on est à peu près certain de ne jamais lire, parce que rien, apparemment, ne pourra jamais abattre le mur de préjugés dressé autour d'eux.”
“Ah! je voulais te dire aussi, n'aie pas peur de leur sabir. Le sabir du pauvre d'aujourd'hui, c'est l'argot du pauvre d'hier, ni plus ni moins. Depuis toujours le pauvre parle argot. Sais-tu pourquoi? Pour faire croire au riche qu'il a quelque chose à lui cacher. Il n'a rien à cacher, bien sûr, il est beaucoup trop pauvre, rien que des petits trafics par-ci par-là, des broutilles, mais il tient à faire croire que c'est un monde entier qu'il cache, un univers qui nous serait interdit, et si vaste qu'il aurait besoin de toute une langue pour l'exprimer. Mais il n'y a pas de monde, bien sûr, et pas de langue. Rien qu'un petit lexique de connivence, histoire de se tenir chaud, de camoufler le désespoir.”
“"A l'orée de l'automne, je me trouve sans joie et sans aucune raison d'en avoir. D'ailleurs, je me méfie des gens heureux. Je ne les envie pas, Je m'en méfie. Ils m'inquiètent. J'ai toujours l'impression que leur optimisme côtoie l'ignorance ou le blasphème.”