“voici maintenant ma vieille angoisse, là, au creux de mon corps, comme une mauvaise blessure que chaque mouvement irrite. Je connais son nom. Elle est peur de la solitude éter-nelle, crainte qu'il n'y ait pas de réponse.”
“Quelques fois je me disais qu'il passait peut-être toute une journée sans penser une seconde à moi. Je le voyais se lever, prendre son café, parler, rire, comme si je n'existais pas. Ce décalage avec ma propre obsession me remplissait d'étonnement. Comment était-ce possible. Mais lui-même aurait été stupéfait d'apprendre qu'il ne quittait pas ma tête du matin au soir. Il n'y avait pas de raison de trouver plus juste mon attitude ou la sienne. En un sens, j'avais plus de chance que lui.”
“Vie, qu'es-tu donc ? Peut-être la réponse se love-t-elle au creux de la question, de l'étonnement qu'elle recèle. La clarté vitale s'affadit-elle pour se transformer en ténèbres dès lors que nous cessons de nous étonner, de nous interroger et que nous envisageons la vie comme une banalité ? (p. 246)”
“je ne changerai pas de route à cause de mon nom,et je ne changrai pas mon nom à caude de ma route”
“Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.”
“C'était justement parce qu'il n'y avait pas de mal en lui que je l'aimais beaucoup. C'était à cause de son étrangeté au mal que je n'avais pas d'amour pour lui. Pourtant, le mal ne me plaît pas . Mais un plat n'est sublime que s'il contient une touche de vinaigre.”