“Un bébé titube avec des gestes d'ivrogne. Charmant, ce bébé, pas dangereux, pas jugeur de Juifs. Envie de l'embrasser. Non, trop blond, antisémite dans vingt ans.”
“Pour la première fois de ma vie, mon passé me surprend. J'ai envie de parler en silence. De me parler. J'ai envie que ce jeune type qui ne sait pas ce qui l'attend mais qui porte son sourire comme un laissez-passer s'avance vers moi. J'aimerais le voir arriver vers moi avec mes vingt ans de moins, s'asseoir à mes côtés, me sourire timidement, mettre ses mains dans ses poches et garder le silence. J'aimerais que ce jeune type avec mes vingt de moins ne me juge pas. J'aimerais qu'il me pardonne de l'avoir trahi.”
“Un homme de cinquante ans ne tient pas longtemps rancune à une femme de vingt-trois.”
“La gare avait dû accueillir bien des baisers semblables, éperdus et passionnés ; des baisers d'autres sortes aussi. Baisers de commande d'époux mariés depuis vingt ans, baisers furtifs des liaisons clandestines et puis les plus nombreux, dont les fantômes flottaient tout autour de nous : les baisers manqués. Qui n'a pas été paralysé par l'hésitation, la peur du ridicule ou du rejet, la peur de savoir, la peur tout court, laissant filer l'instant et avec lui celui ou celle qu'il aimait sans avoir osé l'avouer, si bien que vingt ans après, l'on ressasse encore les gestes qui n'ont pas été faits, les mots qui n'ont pas été dits ?”
“Demander à la poésie du sentimentalisme ... ce n'est pas ça. Des mots rayonnants, des mots de lumière ... avec un rythme et une musique, voilà ce que c'est, la poésie.”
“Des hommes raisonnables? Des hommes détenteurs de la sagesse? Des hommes inspirés par l'espirit? ... Non, ce n'est pas possible.”