“Un homme de cinquante ans ne tient pas longtemps rancune à une femme de vingt-trois.”
“De trois à dix-huit ans, les Japonais étudient comme des possédés. De vingt-cinq ans à la retraite, ils travaillent comme des forcenés. De dix-huit à vingt-cinq ans, ils sont très conscients de vivre une parenthèse unique : il leur est donné de s'épanouir. Même ceux qui ont réussi le terrible examen d'entrée de l'une des onze universités sérieuses peuvent un peu souffler : seule la sélection première importait vraiment”
“Une autre année à regarder un afficheur qui n'affiche rien, parce que les hommes de 1997,comme les hommes de 1996, n'appellent pas pour dire qu'ils ne rappelleront plus, qu'ils n'ont plus rien à nous dire, qu'ils ne veulent surtout pas savoir qui ont est après.”
“Le destin attend toujours au coin de la rue. Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : ses trois incarnations favorites. Mais il ne vient pas vous démarcher à domicile. Il faut aller à sa rencontre.”
“Qu'un type de trente-cinq ans soit chez lui un mercredi à quinze heures vingt est la preuve tangible qu'il est dans une merde de première qualité.”
“Mais quelle étrange leçon de géographie je reçus là! Guillaumet ne m'enseignait pas l'Espagne; il me faisait de l'Espagne une amie. Il ne me parlait ni d'hydrographie, nie de populations, ni de cheptel. Il ne me parlait pas de Guadix, mais des trois orangers qui, près de Guadix, bordent un champ : " Méfie-toi d'eux, marque-les sur ta carte... " Et les trois orangers y tenaient désormais plus de place que la Sierra Nevada. Il ne me parlait pas de Lorca, mais d'une simple ferme près de Lorca. D'une ferme vivante. Et de son fermier. Et de sa fermière. Et ce couple prenait, perdu dans l'espace, à quinze cents kilomètres de nous, une importance démesurée. Bien installés sur le versant de leur montagne, pareils à des gardiens de phare, ils étaient prêts, sous leur étoiles, à porter secours à des hommes.(Terre des Hommes, ch. I)”