“je n'ai rien à dire à celui-là qui se proclame mon égal avec hargne et ne veut ni dépendre de moi en quelque chose ni que je dépende de lui. Je n'aime que celui-là dont la mort me serait déchirante.(chapitre CLII)”
“Moi qui éprouve, comme chacun, le besoin d’être reconnu, je me sens pur en toi et vais à toi. J’ai besoin d’aller là où je suis pur. Ce ne sont point mes formules ni mes démarches qui t’ont jamais instruit sur qui je suis. C’est l’acceptation de qui je suis qui t’a fait, au besoin, indulgent à ces démarches comme à ces formules. Je te sais gré de me recevoir tel que me voici. Qu’ai-je à faire d’un ami qui me juge ? Si j’accueille un ami à ma table, je le prie de s’asseoir, s’il boite, et ne lui demande pas de danser”
“Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C'est être fier d'une victoire que les camarades ont remportée. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à batir le monde.On veut confondre de tels hommes avec les toréadors ou les joueurs. On vante leur mépris de la mort. Mais je me moque bien du mépris de la mort. S'il ne tire pas ses racines d'une responsabilité accceptée, il n'est que signe de pauvreté ou d'excès de jeunesse.(Terre des Hommes, ch. II)”
“je dis civilisé le peuple qui compose ses danses, malgré qu'il ne soit pour les danses ni récolte ni greniers. Alors que je dis brut le peuple qui aligne sur ses étagères des objets, fussent-ils les plus fins, nés du travail d'autrui, même s'il se montre capable de s'enivrer de leur perfection."L'homme, disait mon père, c'est d'abord celui qui crée. Et seuls sont frères les hommes qui collaborent. Et seuls vivent ceux qui n'ont point trouvé leur paix dans les provisions qu'ils avaient faites."(chapitre IX)”
“pour que tu sois libre de la liberté du chanteur qui improvise sur l'instrument à cordes, ne faut-il pas que je t'exerce d'abord les doigts et t'enseigne l'art du chanteur? Ce qui est guerre, contrainte et endurance.Et pour que tu sois libre de la liberté du montagnard, ne faut-il pas que tu aies exercé tes muscles, ce qui est guerre, contrainte et endurance?Et pour que tu sois libre de la liberté du poête, ne faut-il pas que tu aies exercé ton cerveau et forgé ton style, ce qui est guerre, contrainte et endurance?(chapitre CLII)”
“Il ne s'agit point de t'offusquer de ce que l'un diffère de l'autre, de ce que les aspirations de l'un s'opposent aux aspirations de l'autre, de ce que le langage de l'un ne soit point le langage de l'autre, il s'agît de t'en réjouir. Car si te voilà créateur tu batiras un temple de portée plus haute qui sera leur commune mesure.Mais je dis aveugle celui-là qui s'imagine créer s'il démonte la cathédrale et aligne dans l'ordre par rang de taille les pierres l'une après l'autre.(chapitre LXXV)”
“Je suis la source de toute vie. Je suis la marée qui entre en vous et vous aime et se retire. Je suis l'amour qui entre en vous et dure pour l'éternité.”