“N"ayez pas peur du kamikaze.Ce qui l'intéresse dans le risque de mort, ce n'est pas le risque, c'est la mort. Ce qu'il aime dans la guerre, ce n'est pas "vaincre ou mourir" mais mourir et ne surtout pas vaincre.Sa grande affaire, ce n'est pas, comme dit Clausewitz, proportionner des efforts à la force de résistance de l'ennemi, le renverser, le réduire - mais mourir.(ch. 16 Debray, Kojève et le prix du sang)”

Bernard-Henri Levy

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“La Fin de l'Histoire ce n'est pas le bonheur mais l'horreur. Ce n'est pas le premier matin mais le dernier. Ce n'est pas l'euphorie perpétuelle mais les flammes de l'enfer.(ch. 25 Hegel et Kojève africains)”


“la forme moderne de l'antisémitisme n'est-elle pas très précisément dans le déni de l'évidence ? l'antisémitisme moderne n'a-t-il pas pour article de foi quasi premier cette terrible adresse aux vivants : "la Shoah ne fut pas ce que vous dites ; elle ne fut, en aucune manière, ce crime exorbitant à la longue histoire des crimes(ch. 57 La Shoah au coeur et dans la tête)”


“Au temps de La Barbarie à visage humain, je disais, comme Camus : l'idéologie est un multiplicateur de massacres ; on tue d'autant plus, et en d'autant plus grand nombre, qu'on le fait dans la bonne conscience de hâter, ce faisant, l'avènement du Bien - communisme, fascisme, angélismes exterminateurs de toutes sortes, ivresse logique des assassins. (...) non ; c'est le contraire ; le pire ce sont les massacres aveugles ; le plus redoutable ce sont les exterminations que rien ne déclenche mais que rien, du coup, n'est capable d'arrêter ; gare à ceux pour qui le fait de tuer un homme n'a pas plus de sens ni d'importance que de trancher une tête de chou ! gare au démon, non de l'Absolu, mais du Néant ! (ch. 10De l'insensé, encore)”


“ce qui (...) peut arriver de mieux à un individu c'est d' "avoir la chance d'être né au sein du peuple qu'il faut au moment de l'histoire qu'il faut" : grec et non barbare, aux siècles de Solon et Périclès ; romain et non pas grec, au temps d'Auguste et des débuts de la Pax romana ; chrétien et non pas juif, ensuite, quand l'Europe se christianise et que commencent les pogromes (...) le mieux qui puisse arriver à un sujet c'est de naître occidental ; le pire, la catastrophe irrémédiable, la figure même de l'infortune, du tragique, de la damnation, c'est d'être né burundais, angolais, sud-soudanais, colombien ou, comme la petite Srilaya, sri-lankais. (ch. 15Arendt, Sarajevo : qu'est-ce qu'être damné ?)”


“c'est (...) l'un des paradoxes de cette guerre : le côté irréprochable du gouvernement de Colombo qui, dans les zones qu'il a perdues, et ne serait-ce que pour ne pas s'avouer vaincu et avoir à prendre acte de la sécession, continue d'assurer les services publics, de payer les fonctionnaires, fussent-ils désignés par les Tigres et à leur botte.”


“Faut-il regretter le temps des guerres "à sens" ? souhaiter que les guerres d'aujourd'hui "retrouvent" leur sens perdu ? le monde irait-il mieux, moins bien, indifféremment, si les guerres avaient, comme jadis, ce sens qui les justifiait ? Une part de moi, celle qui a la nostalgie des guerres de résistance et des guerres antifascistes, a tendance à dire : oui, bien sûr ; rien n'est plus navrant que la guerre aveugle et insensée ; la civilisation c'est quand les hommes, tant qu'à faire, savent à peu près pourquoi ils se combattent ; d'autant que, dans une guerre qui a du sens, quand les gens savent à peu près quel est leur but de guerre et quel est celui de leur adversaire, le temps de la raison, de la négociation, de la transaction finit toujours par succéder à celui de la violence ; et d'autant (autre argument) que les guerres sensées sont aussi celles qui, par principe, sont les plus accessibles à la médiation, à l'intervention - ce sont les seules sur lesquelles des tiers, des arbitres, des observateurs engagés, peuvent espérer avoir quelque prise...Une autre part hésite. L'autre part de moi, celle qui soupçonne les guerres à sens d'être les plus sanglantes, celle qui tient la "machine à sens" pour une machine de servitude et le fait de donner un sens à ce qui n'en a pas, c'est-à-dire à la souffrance des hommes, pour un des tours les plus sournois par quoi le Diabolique nous tient, celle qui sait, en un mot, qu'on n'envoie jamais mieux les pauvres gens au casse-pipe qu'en leur racontant qu'ils participent d'une grande aventure ou travaillent à se sauver, cette part-là, donc, répond : "non ; le pire c'était le sens"; le pire c'est, comme disait Blanchot, "que le désastre prenne sens au lieu de prendre corps" ; le pire, le plus terrible, c'est d'habiller de sens le pur insensé de la guerre ; pas question de regretter, non, le "temps maudit du sens". (ch. 10De l'insensé, encore)”