“Le destin attend toujours au coin de la rue. Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : ses trois incarnations favorites. Mais il ne vient pas vous démarcher à domicile. Il faut aller à sa rencontre.”
“Le téléviseur est réel. Il est présent. Il a ses dimensions. Il vous dit ce qu'il faut penser, vous le hurle à la figure. Il doit avoir raison. Il semble avoir raison. Il vous pousse à un tel rythme vers ses conclusions que votre esprit n'a pas le temps de s'écrier: "C'est idiot".”
“Je porte une histoire en moi, depuis des années Jeanne, une bien belle histoire je crois. Mais j'ai du mal, si vous saviez, tant de mal à la sortir de ma tête. Alors les accents viennent à mon secours. Tout comme ils sont venus vous aider Jeanne. -Je ne comprends pas. -Une histoire qu'on arrive pas à raconter ressemble à un amour qu'on ose pas s'avouer...-Monsieur, les accents, au fond à quoi servent-ils?-Ils nous réveillent Jeanne, ils vont chercher en nous ce que nous avons de plus fort. Ils accentuent nos vies comme leur nom l'indique, ils accentuent.”
“Ne pleurez pas. Non, non, ne pleurez pas! Vous voyez bien que c'est le jour de la justification. Quelque chose s'élève à cette heure qui est notre témoignage à nous autres révoltés: Yanek n'est plus un meurtrier. Un bruit terrible! Il a suffi d'un bruit terrible et le voilà retourné à la joie de l'enfance. Vous souvenez-vous de son rire? Il riait sans raison parfois. Comme il était jeune! Il doit rire maintenant. Il doit rire, la face contre la terre!”
“Celui qui éprouve de l'aversion pour les danseurs et veut les dénigrer se heurtera toujours à un obstacle infranchissable : leur honnêteté ; car en s'exposant constamment au public, le danseur se condamne à être irréprochable ; il n'a pas conclu comme Faust un contrat avec le Diable, il l'a conclu avec l'Ange : il veut faire de sa vie une oeuvre d'art et c'est dans ce travail que l'Ange l'aide ; car, n'oublie pas, la danse est un art ! C'est dans cette obsession de voir en sa propre vie la matière d'une oeuvre d'art que se trouve la vraie essence du danseur ; il ne prêche pas la morale, il la danse ! Il veut émouvoir et éblouir le monde par la beauté de sa vie ! il est amoureux de sa vie comme un sculpteur peut être amoureux de la statue qu'il est en train de modeler." (chapitre 6)”
“La révolution n'a pas de coeur, non. C'est une pute à la jupe fendue qui se fait attendre pendant des siècles et qui vous plante là, au moment où vous ommenciez à être excité. Une pute à la jupe fendue, et perverse au point de vous laisser voir tous ses appâts, pour que jamais plus vous ne puissiez les oublier.”