“Dès l'enfance, je percevais l'écoulement des heures, indépendantes de tout référence, de tout acte et de tout événement, la disjonction du temps de ce qui n'était pas lui, son existence autonome, son statut particulier, son empire, sa tyrannie. Je me rappelle on ne peut plus clairement cet après-midi où, por la première fois, en face de l'univers vacant, je n'étais plus que fuite d'instants rebelles à remplir encore leur fonction propre. Le temps se décollait de l'être à mes dépens.”

Cioran
Life Neutral

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“Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on en peut dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. L'absurde dépend autant de l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à l'autre comme la haine seule peut river les êtres. C'est tout ce que je puis discerner clairement dans cet univers sans mesure où mon aventure se poursuit.”


“A part ces ennuis, je n'étais pas trop malheureux. Toute la question, encore une fois, était de tuer le temps.”


“Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai compris qu'en toutes circonstances,J’étais à la bonne place, au bon moment.Et alors, j'ai pu me relaxer.Aujourd'hui je sais que cela s'appelle...l'Estime de soi.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelleN’étaient rien d'autre qu'un signalLorsque je vais à l'encontre de mes convictions.Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Authenticité.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J'ai cessé de vouloir une vie différenteEt j'ai commencé à voir que tout ce qui m'arriveContribue à ma croissance personnelle.Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la Maturité.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai commencé à percevoir l'abusDans le fait de forcer une situation ou une personne,Dans le seul but d'obtenir ce que je veux,Sachant très bien que ni la personne ni moi-mêmeNe sommes prêts et que ce n'est pas le moment...Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... le Respect.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai commencé à me libérer de tout ce qui n'était pas salutaire, personnes,situations, tout ce qui baissait mon énergie.Au début, ma raison appelait cela de l'égoïsme.Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... l'Amour propre.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai cessé d'avoir peur du temps libreEt j'ai arrêté de faire de grands plans,J’ai abandonné les méga-projets du futur.Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aimeQuand cela me plait et à mon rythme.Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la Simplicité.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,Et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.Aujourd'hui, j'ai découvert ... l'Humilité.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai cessé de revivre le passéEt de me préoccuper de l'avenir.Aujourd'hui, je vis au présent,Là où toute la vie se passe.Aujourd'hui, je vis une seule journée à la fois.Et cela s'appelle... la Plénitude.Le jour où je me suis aimé pour de vrai,J’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.Mais si je la mets au service de mon coeur,Elle devient une alliée très précieuse !Tout ceci, c'est... le Savoir vivre.Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter.Du chaos naissent les étoiles.”


“Quelques fois je me disais qu'il passait peut-être toute une journée sans penser une seconde à moi. Je le voyais se lever, prendre son café, parler, rire, comme si je n'existais pas. Ce décalage avec ma propre obsession me remplissait d'étonnement. Comment était-ce possible. Mais lui-même aurait été stupéfait d'apprendre qu'il ne quittait pas ma tête du matin au soir. Il n'y avait pas de raison de trouver plus juste mon attitude ou la sienne. En un sens, j'avais plus de chance que lui.”


“Ce n'est pas vrai du tout, que l'être humain soit une créature qui comprenne la vie. Son intelligence ne lui sert pas à grand'chose; par le fait qu'il parle, il n'en est pas moins bête. Mais là où sa bêtise dépasse celle des animaux, c'est quand il s'agit de deviner et de sentir la détresse de son sembable.Il nous arrive, parfois, de voir dans la rue un homme à la face blême et au regard perdu, ou bien une femme en pleurs. Si nous étions des êtres supérieurs, nous devrions arrêter cet homme ou cette femme, et leur offrir promptement notre assistance. C'est là toute la supériorité que j'attribuerais à l'être humain sur la bête. Il n'en est rien.”


“Je me trouvais en quelque lieu vague et trouble... Je dis « lieu » par habitude, car maintenant toute conception de distance et de durée était abolie pour moi, et je ne puis déterminer combien de temps je restai en cet état. Je n’entendais rien, ne voyais rien, je pensais seulement et avec force et persistance.Le grand problème qui m’avait tourmenté toute ma vie était résolu : la mort n’existe pas, la vie est infinie. J’en étais convaincu bien avant ; mais jadis je ne pouvais formuler clairement ma conviction : elle se basait sur cette seule considération que, astreinte à des limites, la vie n’est qu’une formidable absurdité. L’homme pense ; il perçoit ce qui l’entoure, il souffre, jouit et disparaît ; son corps se décompose et fournit ses éléments à des corps en formation : cela, chacun le peut constater journellement, mais que devient cette force apte à se connaître soi-même et à connaître le monde qui l’entoure ? Si la matière est immortelle, pourquoi faudrait-il que la conscience se dissipât sans traces, et, si elle disparaît, d’où venait-elle et quel est le but de cette apparition éphémère ? Il y avait là des contradictions que je ne pouvais admettre.Maintenant je sais, par ma propre expérience, que la conscience persiste, que je n’ai pas cessé et probablement ne cesserai jamais de vivre. Voici que derechef m’obsèdent ces terribles questions : si je ne meurs pas, si je reviens toujours sur la terre, quel est le but de ces existences successives, à quelles lois obéissent-elles et quelle fin leur est assignée ? Il est probable que je pourrais discerner cette loi et la comprendre si je me rappelais mes existences passées, toutes, ou du moins quelques-unes ; mais pourquoi l’homme est-il justement privé de ce souvenir ? pourquoi est-il condamné à une ignorance éternelle, si bien que la conception de l’immortalité ne se présente à lui que comme une hypothèse, et si cette loi inconnue exige l’oubli et les ténèbres, pourquoi dans ces ténèbres, d’étranges lumières apparaissent-elles parfois, comme il m’est arrivé quand je suis entré au château de La Roche-Maudin ? De toute ma volonté, je me cramponnais à ce souvenir comme le noyé à une épave ; il me semblait que si je me rappelais clairement et exactement ma vie dans ce château je comprendrais tout le reste. Maintenant qu’aucune sensation du dehors ne me distrayait, je m’abandonnais aux houles du souvenir, inerte et sans pensée pour ne pas gêner leur mouvement, et tout à coup, du fond de mon âme comme des brumes d’un fleuve, commençaient à s’élever de fugaces figures humaines ; des mots au sens effacé résonnaient, et dans tous ces souvenirs étaient des lacunes... Les visages étaient vaporeux, les paroles étaient sans lien, tout était décousu......”