“Eh bien, soit! Que ma guerre contre l'homme s'éternise, puisque chacun reconnait dans l'autre sa propre dégradation... puisque les deux sont ennemis mortels. Que je doive remporter une victoire désastreuse ou succomber, le combat sera beau: moi, seul, contre l'humanité.”
“Vous êtes belles mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.”
“- Ma mère dit que le cinéma substituait à notre regard un monde qui s'accordait à nos désirs... souffla-t-il.Mais Nuit et Brouillard ne cadrait pas avec cette définition.- Le cinéma est plutôt comme une bataille, déclara Fuji.- Une bataille contre quoi ?- Contre mille ennemis différents et contradictoires. Contre l'ennui. Contre la frénésie. Contre le quotidien désenchanté. Contre les lendemains qui chantent. Contre les bourrasques qui avalent nos cauchemars. Contre les usines qui broient nos rêves. Contre les laisses invisibles qui nous étranglent. Contre les habitudes qui nous ferment les yeux.Fuji soupira et reprit :- Et dans cette bataille, Nuit et Brouillard, avec son texte et ses images implacables, lutte aux avant-postes. Contre l'oubli. Contre les monstres du passé. Contre l'effacement des crimes effroyables de l'Histoire. Nuit et Brouillard lutte contre tout cela. Et prouve que le cinéma peut abriter le temps.”
“Ma fleur est éphémère, se dit le petit prince, et elle n'a que quatre épines pour se défendre contre le monde! Et je l'ai laissée toute seule chez moi!”
“Les livres ont les mêmes ennemis que l'homme : le feu, l'humide, les bêtes, le temps, et leur propre contenu.”
“C'est pour sauvegarder ce mystère que les hommes ont supplié longtemps les femmes de ne pas abandoner les robes longues (...) tout ce qui accentue en l'Autre la différence le rend plus désirable, puisque c'est l'Autre en tant que tel que l'homme veut s'approprier.”