“Mais, déjà, l'univers fuyait et s'effaçait. Et tous les lamas, les poissons, les arbres et les vallons, les loutres, les souris, la mer, les coquillages et les hippocampes, les nénuphars, les grenouilles, les dodos, les éléphants et les terriers, les geysers, les fils et les filles, les chiens, les chats, les tourtereaux. Et tous les oursons, les ancêtres, les dieux, les temples et les tramways, les canards et les cochons, les arbres de Noël et les ballons, les cafés, les fleurs, les fées, les photos et les films. Et tous les enfants et les papas, et les mamans, les plages et le sable et le souffle blanc quand il fait froid, la sueur sur le front et la neige dans la télévision.”

David Calvo

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“J'ai toujours pris un plaisir extrême à penser, sans trop me soucier du tracé de la frontière entre l'imagination et la certitude. L'intérieur de ma tête comme un bordel dont je serai l'unique client d'un soir, l'habitué occasionnel. Pas si seul, car les pensées pensionnaires viennent au-devant de mes désirs : les nobles, cendrées et hautaines, les belles, toutes nues mais poudrées, les ingénues, les petites, les perverses, les noires, les folles, les honteuses. Et les vulgaires, et les très vulgaires, champagne, échancrure et langues qui s'agitent. "Mes pensées ce sont mes catins", comme c'est exact. Luxure mentale. Dehors, le froid. Et les autres, tous les autres, se tiennent dans ce froid. Proches et lointains. Et je les regarde, jumelles, fenêtres sur cou. Nous communiquons par interphones et répondeurs.”

Pierre Péju
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“Maintenant tu n'as plus de refuges. Tu as peur, tu attends que tout s'arrête, la pluie, les heures, le flot des voitures, la vie, les hommes, le monde, que tout s'écroule, les murailles, les tours, les planchers et les plafonds; que les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants, les chiens, les chevaux, les oiseaux, un à un, tombent à terre, paralysés, pestiférés, épileptiques; que le marbre s'effrite, que le bois se pulvérise, que les maisons s'abattent en silence, que les pluies diluviennes dissolvent les peintures, disjoignent les chevilles des armoires centenaires, déchiquettent les tissus, fassent fondre l'encre des journaux; q'un feu sans flammes ronge les marches des escaliers; que les rues s'effondrent en leur exact milieu, découvrant le labyrinthe béant des égouts; que la rouille et la brume envahissent la ville.”

Georges Perec
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“C'est que les rats meurent dans la rue et les hommes dans leur chambre. Et les journaux ne s'occupent que de la rue.”

Albert Camus
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“Les hommes extrêmement heureux, et les hommes extrêmement malheureux a , sont également portés à la dureté ; témoin les moines et les conquérants. Il n’y a que la médiocrité et le mé- lange de la bonne et de la mauvaise fortune, qui donnent de la douceur et de la pitié." The Spirit of the Laws, Bk VI, Ch IX”

Montesquieu
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“Écoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait, où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.”

Camus
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