“Face à ces chiffres, comme on ne sait plus quoi faire, on fait n'importe quoi. Le 14 mars, le ministère de la Santé et du Travail augmente la dose maximale autorisée pour les travailleurs de la centrale de cent millisieverts pour cinq ans... à deux cent cinquante mille millisieverts par an ! C'est vrai, quoi, à quoi bon des normes si ce n'est pour les transgresser ? En avril, il fera encore mieux : il élèvera la dose maximale pour les enfants à vingt millisieverts par an... ce qui est tout simplement le taux maximum en France (et pour la Commission internationale de protection radiologique) auquel on peut exposer les travailleurs du nucléaire ! Le gouvernement fera ensuite machine arrière sous la pression des parents et de plusieurs associations, mais c'est dire le degré de cynisme que l'on peut atteindre pour défendre à tout prix la filière : considérer des gamins sans défense au même niveau que les spécialistes du nucléaire les plus exposés, il fallait le faire. ils l'ont fait. (p. 234)”