“Non, Thérèse, non, il n’est point de Dieu, la nature se suffit à elle-même ; elle n’a nullement besoin d’un auteur, cet auteur supposé n’est qu’une décomposition de ses propres forces”
“Elle aurait aimé, si l’orgueilPareil à la lampe inutileQu’on allume près d’un cercueil,N’eût veillé sur son coeur stérile.Elle est morte, et n’a point vécu.Elle faisait semblant de vivre.De ses mains est tombé le livre,Dans lequel elle n’a rien lu.”
“Si votre pensée s’élance dans l’espace et dans le temps ; si elle embrasse l’infinie simultanéité des faits qui se passent sur toute la surface de la terre, qui n’est qu’une planète tournant autour du soleil, – qui n’est lui-même qu’un centre particulier au milieu de l’espace ; si vous songez que cet infini simultané n’est qu’un instant de l’éternité, qui est un autre infini, que tout cela vous apparaît différemment, suivant le point de vue où vous vous placez, et qu’il y en a une infinité de points de vue ; si vous songez que la raison de tout cela, l’essence de toutes ces choses vous est inconnue, et si vous agitez dans votre esprit ces éternels problèmes, qu’est-ce que tout cela ? que suis-je moi-même au milieu de cet infini?”
“non seulement le passé n’est jamais mort, mais il n’est même pas passé”
“La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. (Le Mythe de Sisyphe)”
“Si la simple expression de la douleur et de la joie soulage le coeur, les épanchements de la poésie lyrique [ont] une mission plus haute ; celle, non de délivrer l'esprit du sentiment, mais de l'affranchir dans le sentiment.En effet, la domination aveugle de la passion consiste en ce que l'âme s'identifie tout entière avec elle, au point de ne plus pouvoir s'en détacher, de ne pouvoir se contempler et s'exprimer elle-même. Or la poésie délivre, à la vérité, l'âme de cette oppression en lui mettant sous les yeux sa propre image. Elle fait de chaque sentiment accidentel un objet purifié, dans lequel l'âme affranchie retourne libre à elle-même dans sa conscience délivrée et s'y retrouve chez elle.”