“Fréquenter un écrivain, le connaître de près, dans l'espoir de mieux connaître son oeuvre était un exercice inutile et même destructeur.”
“Je rêvais continuellement, durant mon adolescence au pensionnat, d'un adulte (mon prof de gym, l'un des peintres de l'école d'art où nous allions prendre des cours - qui s'occuperait de moi, devinerait mes pensées, anticiperait mes besoins (car je ne les aurais jamais exprimés et lui, s'il m'aimait, serait capable de lire en moi).”
“L'amour domestique - avec ses mélodrames adultères, ses compromis douillets, ses câlins asexués, ses prises de bec mesquines - me déplaisait précisément pare qu'il puait le possible, le faisable, ce que tout le monde faisait.”
“Même si l'Ecclésiaste dit qu'il y a un temps pour déchirer et un temps pour coudre, le temps pour coudre laisse parfois des cicatrices très profondes, le pire ce n'est pas de se promener dans Genève seul et misérable, c'est de donner à une personne qui est près de nous l'impression qu'elle n'a pas la moindre importance dans notre vie”
“Au moment ou la physique découvre le principe d incertitude de Heisenberg, selon lequel il n est pas possible de connaître simultanément la vitesse et la position d un électron, parce qu en l éclairant pour la mesurer on change sa vitesse, faire entrer un ready-made au musée change le musée lui-même.”
“Il continuait inlassablement à caresser les cheveux de Nathalie. Il les aimait tellement, il voulait les connaître un par un, savoir leur histoire et leur pensée. Il voulait partir en voyage dans ses cheveux...”
“... c'est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n'est plus le même. C'est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèses dans le temps, de supension, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais. Oui, c'est ça, un toujours dans le jamais.”