“Le même sentiment d'inappartenance, de jeu inutile, où que j'aille : je feins de m'intéresser à ce qui ne m'importe guère, je me trémousse par automatisme ou par charité, sans jamais être dans le coup, sans jamais être quelque part. Ce qui m'attire est ailleurs, et cet ailleurs je ne sais ce qu'il est.”
“Je n'ai jamais osé être ce que je suis vraiment. Toujours enfermée dans ma bulle et dans ma tête, emprisonnée par mes émotions. Je n'ai peut-être jamais su qui j'étais au fond. Je n'ai jamais pris ma place, car je n'ai jamais trop su où elle était. Mais ce que je sais, c'est que je n'arrêterai jamais de la chercher. Et aujourd'hui, j'entrevois mon avenir de façon tout à fait excitante, en pensant que, quoi qu'il arrive, ma place est celle que je déciderai de prendre.”
“Magnificat de Bach. Remué jusqu'aux larmes. Il est impossible que ce qui s'y exprime n'ait qu'une réalité subjective. L'« âme » doit être de la même essence que l'absolu. Et c'est le Vedânta qui a raison.”
“Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus ou moins belles ni les soins de beauté, ni les prix des onguents, ni la rareté, le prix des atours. Je sais que le problème est ailleurs. Je ne sais pas où il est.”
“Nous sommes seuls, sans excuses. C’est ce que j’exprimerais en disant que l’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. […] L’homme, sans aucun secours, est condamné à chaque instant à inventer l’homme.”
“Qu'est-ce que je devenais? Je ne devenais rien. Je m'étais contentée de continuer à être moi-même, n'ayant jamais ressenti le besoin de devenir ce que je n'étais pas déjà.”
“La phrase : "Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger" me semble être, sinon le dernier mot de la sagesse, en tout cas l'un des plus profonds, et ce que j'aime chez Etienne, c'est qu'il le prend à la lettre, c'est même ce qui selon moi lui donne le droit d'être juge. De ce qui le fait humain, pauvre, faillible, magnifique, il ne veut rien retrancher, et c'est aussi pourquoi dans le récit de sa vie je ne veux, moi, rien couper.”