“Le soleil mentait, quand il se couchait si doux et si calme, au milieu de la grande sérénité du soir.”
“Si on bouge sans cesse, on impose un sens, une direction au temps. Mais si on s'arrête en se butant comme un âne au milieu du sentier, si on se laisse emporter par la rêverie, alors même le temps s'arrête et n'est plus ce fardeau qui pèse sur nos épaules. Si on ne le porte pas il verse, il se répand tout autour comme la tache d'encre que ma plume faisait toute seule, droite en équilibre sur le buvard, pour retomber ensuite, vide.”
“Si votre pensée s’élance dans l’espace et dans le temps ; si elle embrasse l’infinie simultanéité des faits qui se passent sur toute la surface de la terre, qui n’est qu’une planète tournant autour du soleil, – qui n’est lui-même qu’un centre particulier au milieu de l’espace ; si vous songez que cet infini simultané n’est qu’un instant de l’éternité, qui est un autre infini, que tout cela vous apparaît différemment, suivant le point de vue où vous vous placez, et qu’il y en a une infinité de points de vue ; si vous songez que la raison de tout cela, l’essence de toutes ces choses vous est inconnue, et si vous agitez dans votre esprit ces éternels problèmes, qu’est-ce que tout cela ? que suis-je moi-même au milieu de cet infini?”
“Si j'ordonnais, disait-il couramment ( le monarque ) , si j'ordonnais à un général de se changer en oiseau de mer, et si le général n'obéissait pas, ce ne serait pas la faute du général. Ce serait ma faute.”
“Il est le soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la surface du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire.”
“Il pleut doucement, ma mère,Et c’est l’automneSi doucementQue c’est la même pluieEt le même automneQu’il y a bien des ans.Il pleut et il y a encore,Comme il y a bien des ans,Combien de cœurs au fil de l’eauEt combien de petits sabotsRêvant au coin de l’âtre.Et c’est le soir, ma mère,Et tes genoux sont làSi près du feuQue c’est le même soirEt les mêmes genouxQu’il y a bien des ans.Il pleut doucement, ma mère,Et c’est l’automneEt c’est le soir, ma mère,Et tes genoux sont là.Prends-moi sur tes genoux, ce soir,Comme il y a bien des ansEt raconte-moi l’histoireDe la Belle au bois dormant.”