“Mais je préfère sourire à l'intérieur. (...) Je suis spécialiste des sourires invisibles. (...) Quand quelqu'un m'aura assassinée, quand on fera mon autopsie, quand on ouvrira mon corps, on y trouvera des sourires, une foule de sourires que personne n'avait devinés.”
“Quant à moi, maintenant, j'ai fermé mon âme. Je ne dis plus à personne ce que je crois, ce que je pense et ce que j'aime. Me sachant condamné à l'horrible solitude, je regarde les choses, sans jamais émettre mon avis. Que m'importent les opinions, les querelles, les plaisirs, les croyances ! Ne pouvant rien partager avec personne, je me suis désintéressé de tout. Ma pensée, invisible, demeure inexplorée. J'ai des phrases banales pour répondre aux interrogations de chaque jour, et un sourire qui dit "oui", quand je ne veux même pas prendre la peine de parler.”
“Si je crois en Dieu? Oui, quand je travaille. Quand je suis soumis et modeste, je me sens tellement aidé par quelqu'un qui me fait faire des choses qui me surpassent.”
“Je rends visite aux mangeurs de viande qui ont le sourire plus vrai que ceux qu'on voit sur les premières pages glaciales des grands magazines.”
“Quand je serai la longue chrysalide, pareille à ce mort inconnu fleuri de corolles jaunes et porté comme un arbre vers les bûchers, quand mon front sera de cire, ma chevelure sèche et noyée, mon corps une corne creuse où mugiront les tritons de la mort, quand mes doigts seront gantés de cuir mou, lorsque mes yeux seront de chaux, astéries torturées.”
“Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.”