“Dans le box d'à côté, le client suivant d'installe. Il annonce d'emblée être tout à fait d'accord pour gagner moins que le Smic. La conseillère proteste. "C'est la nouvelle mode ou quoi ? Vous êtes le troisième à me dire ca aujourd'hui. Vous savez que ce n'est pas légal?- Mais si je le propose moi-même, c'est possible, non ?”
“Je suis disponible à toute heure, tous les jours et pour toutes les tâches, et il me semble utile de le répéter plusieurs fois d'un ton déterminé. Ma seule contrainte est mon travail sur le ferry. Je pourrais y renoncer si ce contrat se révélait plus intéressant, mais il me faudrait davantage de détails. La directrice est affligée par mon comportement. Elle me le dit. "Pour moi aussi, c'est difficile. Vous ne vous en rendez même pas compte, tout occupée que vous êtes par votre petit nombril. Je me demande souvent ce que les femmes comme vous ont dans la tête. Qu'est-ce que vous voulez, au fond ? On dit qu'il y a du chômage, mais regardez : je ne trouve personne. Je ne vous retiens pas, chère madame.”
“Chère Marika,Le vieux Volks n'est pas là, et moi non plus, mais vous pouvez entrer quand même. Ça me réjouirait le coeur de savoir que vous êtes entrée, que vous avez bu du café ou du chocolat et mangé des biscuits, assise à ma place ou encore debout en regardant par la fenêtre. Simplement de savoir que vous êtes venue, je serais heureux. Même sans vous voir. A bientôt.Votre voisin, Jim”
“- Peut-être, dit Athos; mais, en tout cas, écoutez bien ceci: assassinez ou faites assassiner le duc de Buckingham, peut m'importe! je ne le connais pas, d'ailleurs c'est un Anglais; mais ne touchez pas du bout du doigt à un seul cheveux de d'Artagnan, qui est un fidèle ami qu j'aime et que je défends, ou je vous le jure sur la tête de mon père, le crime que vous aurez commis sera le dernier.”
“Ce qui importe avant tout, c'est que le sens gouverne le choix des mots, et non l'inverse. En matière de prose, la pire des choses que l'on puisse faire avec les mots est de s'abandonner à eux. Quand vous pensez à un objet concret, vous n'avez pas besoin de mots, et si vous voulez décrire ce que vous venez de visualiser, vous vous mettrez sans doute alors en quête des termes qui vous paraîtront les plus adéquats. Quand vous pensez à une notion abstraite, vous êtes plus enclin à recourir d'emblée aux mots, si bien qu'à moins d'un effort conscient pour éviter ce travers, le jargon existant s'impose à vous et fait le travail à votre place, au risque de brouiller ou même d'altérer le sens de votre réflexion. Sans doute vaut-il mieux s'abstenir, dans la mesure du possible, de recourir aux termes abstraits et et essayer de s'exprimer clairement par le biais de l'image ou de la sensation. On pourra ensuite choisir - et non pas simplement "accepter" - les formulations qui serreront au plus près la pensée, puis changer de point de vue et voir quelle impression elles pourraient produire sur d'autres personnes. Ce dernier effort mental élimine toutes les images rebattues ou incohérentes, toutes les expressions préfabriquées, les répétitions inutiles et, de manière générale, le flou et la poudre aux yeux.Extrait de "La politique et la langue anglaise”
“Vous êtes belles mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.”