“Sais-tu pourquoi tu es ici, un samedi après-midi, au lieu d’être chez toi ?-Non, je ne le sais pas. Je ne me suis même pas posé la question. (…) –Parce que tu es un pro-lé-tai-re !, lui assena-t-il d’une voix forte.”
“Tu agonises parce que tu as tout recouvert, tes émotions, tes problèmes, ton histoire. Tu ne sais pas qui tu es, donc tu ne te construit pas à partir de toi”
“-Qui t'as dit que je ne le savais pas ?-Tu le sais ?-Non.”
“Le sentiment d'être élu est présent, par exemple, dans toute relation amoureuse. car l'amour, par définition, est un cadeau non mérité ; être aimé sans mérite, c'est même la preuve d'un vrai amour. Si une femme me dit : je t'aime parce que tu es intelligent, parce que tu es honnête, parce que tu m'achètes des cadeaux, parce que tu ne dragues pas, parce que tu fais la vaiselle, je suis déçu ; cet amour a l'air de quelque chose d'intéressé. Combien il est plus beau d'entendre : je suis folle de toi bien que tu ne sois ni intelligent ni honnête, bien que tu sois menteur, égoïste, salaud. (chapitre 15)”
“Tu n'es pas venue. Je t'ai attendue des heures ou des jours, je ne sais. Je ne le sais pas parce que j'ai cessé d'être moi-même pour devenir une masse uniquement sensible à ton absence, comme si dans le vide pouvait se former un monceau de douleur, d'angoisses, comme si le néant avait un être.”
“Page 41- Alors qu'est ce que tu décides? Tu me suis ou pas?Pitié accepte, ne me force pas à te tuer...- Par simple curiosité, que ferais-tu si je refusais?J'hésitais un instant à répondre mais optai pour la franchise. Clarence n'était pas un mauvais bougre, il avait le droit de savoir ce qui l'attendait.- Je devrais te liquidier, répondis-je d'un ton glacial.Une vie contre des milliers d'autres, le choix n'était pas très compliqué.- Tu sais que tu es pire partenaire que j'aie jamais eue? fit-il non sans humour.Je haussais les épaules.- Pourquoi? Parce que je veux préserver la paix?- Non, parce que tu as une manière très personnelle d'argumenter.- Le moyen le plus efficace de défendre une opinion est de tuer ceux qui ne la partagent pas.- C'est quoi ca? Un extrait du guide du parfait dictateur?- Non, un vieil adage familial, fis je en lui tendant la main pour l'aider à se relever.- Eh ben désolé de te dire ca, mais ta famille craint! fit-il en se redressant.- Oui et encore, t'es très en dessous de la vérité, soupirai-je...”