“Se lever, tirer sa révérence, résolument s'abstraire, s'abolir, abolir l'inconvénient d'être né, se dissoudre dans l'éternel silence, cristal redevenir, réintégrer le cycle de l'azote, concourir ainsi à la perpétuation de cette vaste farce...”
“N’est-ce pas agréable de se promener à cette heure de la nuit ? J’aime humer les choses, regarder les choses, et il m’arrive de rester toute la nuit debout, à marcher, et de regarder le soleil se lever. (Clarisse McClellan)”
“Tous les enfants essaient de compenser la séparation du sevrage par des conduites de séduction et de parade; on oblige le garçon à dépasser ce stade, on le délivre de son narcissisme en le fixant sur son pénis; tandis que la fillette est confirmée dans cette tendance à se faire objet qui est commune à tous les enfants.”
“Celui qui éprouve de l'aversion pour les danseurs et veut les dénigrer se heurtera toujours à un obstacle infranchissable : leur honnêteté ; car en s'exposant constamment au public, le danseur se condamne à être irréprochable ; il n'a pas conclu comme Faust un contrat avec le Diable, il l'a conclu avec l'Ange : il veut faire de sa vie une oeuvre d'art et c'est dans ce travail que l'Ange l'aide ; car, n'oublie pas, la danse est un art ! C'est dans cette obsession de voir en sa propre vie la matière d'une oeuvre d'art que se trouve la vraie essence du danseur ; il ne prêche pas la morale, il la danse ! Il veut émouvoir et éblouir le monde par la beauté de sa vie ! il est amoureux de sa vie comme un sculpteur peut être amoureux de la statue qu'il est en train de modeler." (chapitre 6)”
“En présence de la Beauté l'amour se dilate et s'épanouit, il s'ouvre, il se répand, cela est dit avec une crudité medicale. Ainsi la Beauté seule appelle a la vie. L'amour aspire à fleurir, à fructifier, à produire dans la Beauté, pour y vaincre la mort, afin de s'y survivre!”
“Je précise que je crois profondément à bien peu de choses, deux ou trois. La justice sociale, l’éducation, la subversion [...]. Je crois profondément que l’avenir de l’Homme et de sa fiancée ne se joue pas à la Bourse, à l’Université, dans un Parlement, dans un journal, dans un laboratoire de recherche. Je crois profondément que l’avenir de l’humanité se joue, chaque jour, dans la classe d’un prof de philo qui donne un cours sur le libre-arbitre à de futurs plombiers, de futurs flics, coiffeuses, infirmiers, informaticiennes et vendeurs de chars usagés. » (Pierre Foglia, éditorial, La Presse, 16 mai 1996)”