“Lui, il n'avait jamais vu ce que les autres trouvaient de bien à son visage. Trop maigre, trop tordu, pas assez pur à son goût. En aucune façon il ne serait tombé amoureux d'un type dans son genre. Mais les autres, oui, souvent.”
“Les adultes-enfants m'ennuient, ce sont des cannibales. Ils ne sont propres qu'à se nourrir de la vitalité des autres. Ils ne se perçoivent pas. Et parce qu'ils ne se perçoivent pas, ils ne peuvent pas vivre, et ne sont rien d'autre qu'avides, du regard ou du sang de quelques autres.”
“Très bien, on verra tout ça ce soir, se dit-il, convaincu d'être un égoïste, mais averti par l'usage que les gens qui vous quittent vraiment ne prennent jamais la peine de vous en avertir par une lettre de six pages. Ceux-là s'éclipsent sans parler, et c'est comme ça qu'avait fait la petite chérie. Et ceux qui déambulent en laissant dépasser la crosse d'un pistolet hors de leur poche ne se tuent jamais [...]”
“Comme une envie de lui faire du mal… beaucoup de mal.Il n’a jamais ressenti ça vis-à-vis d’une fille. Il ne comprend pas, mais c’est plus fort que lui, des idées plus brutales les unes que les autres forcent son esprit, des scènes atroces se succèdent où les cris de la jeune fille excitent son imagination. Les battements de son cœur s’accélèrent, il tremble comme un junkie en manque.”
“Alors c'est qu'elle ne comprenait pas que Danglard aimait quand elle disait : « Adrien, t'es un saligaud. » Parce qu'à ce moment-là, il était sûr d'être aimé. C'était une sensation simple mais néanmoins réelle.”
“Qu'un type de trente-cinq ans soit chez lui un mercredi à quinze heures vingt est la preuve tangible qu'il est dans une merde de première qualité.”
“Dès que Séraphine l'a laissé seul, Gontran se jette à genoux au pied du lit ; il enfonce son front dans les draps, mais ne parvient pas à pleurer ; aucun élan ne soulève son cœur. Ses yeux désespérément restent secs. Alors il se relève. Il regarde ce visage impassible. Il voudrait, en ce moment solennel, éprouver je ne sais quoi de sublime et de rare, écouter une communication de l'au-delà, lancer sa pensée dans des régions éthérées,suprasensibles - mais elle reste accrochée, sa pensée, au ras du sol. Il regarde les mains exsangues du mort, et se demande combien de temps encore les ongles continueront de pousser.”