“Je passe mes jours et mes nuits à tenter d'oublier Claire. C'est un travail à plein temps. Le matin, en me réveillant, je sais que telle sera ma seule occupation jusqu'au soir. J'ai un nouveau métier: oublieur de Claire. L'autre jour, à déjeuner, Jean Marie Périer m'a asséné : -Quand tu sais pourquoi tu aimes quelqu'un , c'est que tu ne l'aimes pas.”
“Je suis vivant. Et pendant que je mange, je ne fais rien d'autre que manger. Quand je marcherai, je marcherai, c'est tout. Et s'il faut un jour me battre, n'importe quel jour en vaut un autre pour mourir. Parce que je ne vis ni dans mon passé ni dans mon avenir. Je n'ai que le présent, et c'est lui seul qui m'intéresse. Si tu peux demeurer toujours dans le présent, alors tu seras un homme heureux.”
“Cela pose un problème que...?""Que tu ne sois pas juif? Pas le moins du tout, dit maman en riant. Ni mon mari ni moi n'accordons d'importance à la différence de l'autre. Bien au contraire, nous avons toujours pensé que'elle était passionnante et source de multiples bonheurs. Le plus important, quand on veut vivre à deux toute une vie, est d'etre sur que l'on ne s'ennuiera pas ensemble. L'ennui dans un couple, c'est lui qui tue l'amour. Tant que tu feras rire Alice, tant que tu lui donneras l'envie de te retrouver, alors que tu viens à peine de la quitter pour aller travailler, tant que tu seras celui dont elle partage les confidences et à qui elle aime aussi se confier, tant que tu vivras tes reves avec elle, meme ceux que tu ne pourras pas réaliser, alors je suis certaine que quelles que soient tes origines, la seule chose qui sera étrangère à votre couple sera le monde et ses jaloux.”
“-C'est un mot ridicule, dit Jack.-« Passif »?-Non, protagoniste! Je sais que c'est un mot à la mode, mais quand vous le dites, j'entends prout! et agonie! C'est difficile de ne pas se mettre à rire...”
“Je resterai assis à côté de toi tant que tu seras devant cette rivière. Et si tu vas dormir, je dormirai devant ta porte. Et si tu t'en vas loin, je suivrai tes pas. Jusqu'à ce que tu me dises: Va-t'en. Alors je m'en irai. Mais je ne pourrai cesser de t'aimer jusqu'à la fin de mes jours.”
“Tu n'es pas venue. Je t'ai attendue des heures ou des jours, je ne sais. Je ne le sais pas parce que j'ai cessé d'être moi-même pour devenir une masse uniquement sensible à ton absence, comme si dans le vide pouvait se former un monceau de douleur, d'angoisses, comme si le néant avait un être.”