“Ces gens-là, la minute d’avant, ne savent pas s’ils vous égorgeront ou non, et puis, une fois qu’ils tiennent un couteau entre leurs mains tremblantes, et qu’ils sentent le premier jet de sang sur leurs doigts, il ne leur suffit plus de vous égorger, il faut qu’ils vous coupent la tête, tout net : « houp ! » comme disent les forçats. C’est bien cela !”

Fyodor Dostoyevsky

Fyodor Dostoyevsky - “Ces gens-là, la minute d’avant, ne...” 1

Similar quotes

“Les amants, en effet, regrettent le bien qu’ilsont fait, une fois que leur désir est éteint. Ceux qui n’ont pas d’amour, au contraire, n’ontjamais occasion seyante au repentir, car ce n’est point par contrainte, mais librement, commes’ils s’occupaient excellemment des biens de leurs demeures, qu’ils font, dans la mesure deleurs moyens, du bien à leurs amis. Les amants considèrent en outre, et les dommages queleur amour fit à leurs intérêts et les largesses qu’ils ont dû consentir ; puis, en y ajoutant lapeine qu’ils ont eue, ils pensent depuis longtemps avoir déjà payé à leurs aimés le juste prixdes faveurs obtenues. Par contre, ceux qui ne sont pas épris ne peuvent, ni prétexter lesaffaires négligées par amour, ni mettre en ligne de compte les souffrances passées, ni alléguerles différends familiaux qu’ils ont eus. Exempts de tous ces maux, il ne leur reste plus qu’às’empresser de mettre en acte tout ce qu’ils croient devoir leur donner du plaisir.”

Plato
Read more

“Si vous voulez construire un navire, ne racolez pas les gens pour rassembler du bois et ne leur assignez pas quelque tâche ou travail, mais plutôt apprenez-leur à désirer ardemment l'immensité infinie de la mer.”

Antoine de Saint-Exupéry
Read more

“TOUZENBACHSi vous voulez. De quoi parlerons-nous ?VERCHININEDe quoi ? Rêvons ensemble... par exemple de la vie telle qu’elle sera après nous, dans deux ou trois cents ans.TOUZENBACHEh bien, après nous on s’envolera en ballon, on changera la coupe des vestons, on découvrira peut-être un sixième sens, qu’on développera, mais la vie restera la même, un vie difficile, pleine de mystère, et heureuse. Et dans mille ans, l’homme soupirera comme aujourd’hui : « Ah ! qu’il est difficile de vivre ! » Et il aura toujours peur de la mort et ne voudra pas mourir.VERCHININE, après avoir réfléchi.Comment vous expliquer ? Il me semble que tout va se transformer peu à peu, que le changement s’accomplit déjà, sous nos yeux. Dans deux ou trois cents ans, dans mille ans peut-être, peu importe le délai, s’établira une vie nouvelle, heureuse. Bien sûr, nous ne serons plus là, mais c’est pour cela que nous vivons, travaillons, souffrons enfin, c’est nous qui la créons, c’est même le seul but de notre existence, et si vous voulez, de notre bonheur.Macha rit doucement.TOUZENBACHPourquoi riez-vous ?MACHAJe ne sais pas. Je ris depuis ce matin.VERCHININEJ’ai fait les mêmes études que vous, je n’ai pas été à l’Académie militaire. Je lis beaucoup, mais je ne sais pas choisir mes lectures, peut-être devrais-je lire tout autre chose ; et cependant, plus je vis, plus j’ai envie de savoir. Mes cheveux blanchissent, bientôt je serai vieux, et je ne sais que peu, oh ! très peu de chose. Pourtant, il me semble que je sais l’essentiel, et que je le sais avec certitude. Comme je voudrais vous prouver qu’il n’y a pas, qu’il ne doit pas y avoir de bonheur pour nous, que nous ne le connaîtrons jamais... Pour nous, il n’y a que le travail, rien que le travail, le bonheur, il sera pour nos lointains descendants. (Un temps.) Le bonheur n’est pas pour moi, mais pour les enfants de mes enfants.TOUZENBACHAlors, d’après vous, il ne faut même pas rêver au bonheur ? Mais si je suis heureux ?VERCHININENon.TOUZENBACH, joignant les mains et riant.Visiblement, nous ne nous comprenons pas. Comment vous convaincre ? (Macha rit doucement. Il lui montre son index.) Eh bien, riez ! (À Verchinine :) Non seulement dans deux ou trois cents ans, mais dans un million d’années, la vie sera encore la même ; elle ne change pas, elle est immuable, conforme à ses propres lois, qui ne nous concernent pas, ou dont nous ne saurons jamais rien. Les oiseaux migrateurs, les cigognes, par exemple, doivent voler, et quelles que soient les pensées, sublimes ou insignifiantes, qui leur passent par la tête, elles volent sans relâche, sans savoir pourquoi, ni où elles vont. Elles volent et voleront, quels que soient les philosophes qu’il pourrait y avoir parmi elles ; elles peuvent toujours philosopher, si ça les amuse, pourvu qu’elles volent... MACHATout de même, quel est le sens de tout cela ?TOUZENBACHLe sens... Voilà, il neige. Où est le sens ?MACHAIl me semble que l’homme doit avoir une foi, du moins en chercher une, sinon sa vie est complètement vide... Vivre et ignorer pourquoi les cigognes volent, pourquoi les enfants naissent, pourquoi il y a des étoiles au ciel... Il faut savoir pourquoi l’on vit, ou alors tout n’est que balivernes et foutaises. Comme dit Gogol : « Il est ennuyeux de vivre en ce monde, messieurs. »”

Anton Chekhov
Read more

“...à propos des intellectuels justement... C'est facile de se foutre de leur gueule... Ouais, c'est vachement facile... Souvent, ils sont pas très musclés et en plus, ils n'aiment pas ça, se battre... Ça ne les excite pas plus que ça les bruits des bottes, les médailles et les grosses limousines, alors oui, c'est pas très dur... Il suffit de leur arracher leur livre des mains, leur guitare, leur crayon ou leur appareil photo et déjà ils ne sont plus bons à rien, ces empotés... D'ailleurs, les dictateurs, c'est souvent la première chose qu'ils font: casser les lunettes, brûler les livres ou interdire les concerts, ça leur coûte pas cher et ça peut leur éviter bien des contrariétés par la suite... Mais tu vois, si être intello ça veut dire aimer s'instruire, être curieux, attentif, admirer, s'émouvoir, essayer de comprendre comment tout ça tient debout et tenter de se coucher un peu moins con que la veille, alors oui, je le revendique totalement: non seulement je suis une intello, mais en plus je suis fière de l'être... Vachement fière, même...”

Anna Gavalda
Read more

“- Ce matou-là ne fait pas de différences entre les câlins français et les câlins allemands, murmura Bernstein. Il n’a rien compris à la guerre.- C’est-à-dire qu’il a tout compris.”

Eric-Emmanuel Schmitt
Read more