“La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Une fois que cela est accordé, le reste suit automatiquement.”
“Mais il vient toujours une heure dans l’histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort. L’instituteur le sait bien. Et la question n’est pas de savoir quelle est la récompense ou la punition qui attend ce raisonnement. La question est de savoir si deux et deux, oui ou non, font quatre.”
“La double pensée est le pouvoir de garder à l'esprit simultanément deux croyances contradictoires, et de les accepter toutes deux.”
“En résumé, une société hiérarchisée n'était possible que sur la base de la pauvreté et de l'ignorance.”
“Ce qui importe avant tout, c'est que le sens gouverne le choix des mots, et non l'inverse. En matière de prose, la pire des choses que l'on puisse faire avec les mots est de s'abandonner à eux. Quand vous pensez à un objet concret, vous n'avez pas besoin de mots, et si vous voulez décrire ce que vous venez de visualiser, vous vous mettrez sans doute alors en quête des termes qui vous paraîtront les plus adéquats. Quand vous pensez à une notion abstraite, vous êtes plus enclin à recourir d'emblée aux mots, si bien qu'à moins d'un effort conscient pour éviter ce travers, le jargon existant s'impose à vous et fait le travail à votre place, au risque de brouiller ou même d'altérer le sens de votre réflexion. Sans doute vaut-il mieux s'abstenir, dans la mesure du possible, de recourir aux termes abstraits et et essayer de s'exprimer clairement par le biais de l'image ou de la sensation. On pourra ensuite choisir - et non pas simplement "accepter" - les formulations qui serreront au plus près la pensée, puis changer de point de vue et voir quelle impression elles pourraient produire sur d'autres personnes. Ce dernier effort mental élimine toutes les images rebattues ou incohérentes, toutes les expressions préfabriquées, les répétitions inutiles et, de manière générale, le flou et la poudre aux yeux.Extrait de "La politique et la langue anglaise”
“Les discours et les écrits politiques sont aujourd'hui pour l'essentiel une défense de l'indéfendable. Des faits tels que le maintien de la domination britannique en Inde, les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent sans doute être défendus, mais seulement à l'aide d'arguments d'une brutalité insupportable à la plupart des gens, et qui ne cadrent pas avec les buts affichés des partis politiques. Le langage politique doit donc principalement consister en euphémismes, pétitions de principe et imprécisions nébuleuses. Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, leurs habitants sont chassés dans les campagnes, leur bétail est mitraillé, leurs huttes sont détruites par des bombes incendiaires : cela s'appelle la "pacification". Des millions de paysans sont expulsés de leur ferme et jetés sur les routes sans autre viatique que ce qu'ils peuvent emporter : cela s'appelle un "transfert de population" ou une "rectification de frontière". Des gens sont emprisonnés sans jugement pendant des années, ou abattus d'une balle dans la nuque, ou envoyés dans les camps de bucherons de l'Arctique pour y mourir du scorbut : cela s'appelle l'"élimination des éléments suspects". Cette phraséologie est nécessaire si l'on veut nommer les choses sans évoquer les images mentales correspondantes.”
“Una paz que fuera de verdad permanente sería lo mismo que una guerra permanente. Este es el sentido verdadero de la consigna del Partido: la guerra es la paz.”