“... la passion de Charles n'avait plus rien d'exorbitant. Ses expansions étaient devennues régulières; il l'embrassait à de certaines heures. C'était une habitude parmi les autres, et comme un dessert prévu d'avance, après la monotonie du dîner.”
“À ses yeux, les mauvaises habitudes, la manies et les névroses faisaient partie intégrante de la personnalité et servaient à rompre la monotonie de l'existence.”
“Il s’était tant de fois entendu dire ces choses, qu’elles n’avaient pour lui rien d’original. Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l’éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres ; comme si la plénitude de l’âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l’exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.”
“Une autre année à regarder un afficheur qui n'affiche rien, parce que les hommes de 1997,comme les hommes de 1996, n'appellent pas pour dire qu'ils ne rappelleront plus, qu'ils n'ont plus rien à nous dire, qu'ils ne veulent surtout pas savoir qui ont est après.”
“C'était une nuit de pleine lune. On y voyait comme en plein jour. Une armée de nuages aussi cotonneux que des flocons vint masquer le ciel. Ils étaient des milliers de guerriers blancs à prendre possession du ciel. C'était l'armée de la neige.”
“Et en amour, il est plus facile de renoncer à un sentiment que de perdre une habitude.”