“J’avais un vide au ventre, comme si tu n’étais déjà plus là, comme si je devais nager avec toi - fantôme - dans l’élément de mon rêve.”
“Ne t'est-il jamais arrivé de découvrir quelque chose de très beau, et, soudain, de souffrir très fort, et si vite que tu t'en aperçois à peine, parce que ce fragment de beauté que tu contemples, tu devrais le partager avec quelqu'un et qu'il n'y a que l'absence ?”
“Nos étreintes semblaient les derniers spasmes de bêtes primaires (…) ; des salamandres au ventre mou se débattant tandis que, torréfiée, la vase native se prend autour de leurs articulations, et qui halètent peau à peau exsudant leurs humeurs et consumant somptuairement leur dernière énergie.”
“Sache seulement que si,comme je le crains,le malheur s'abat sur cette ville,si les hommes y perdent le droit,unique au monde,de penser librement,c'est tout l'avenir de l'humanité qui sera menacé.”
“Dans ma patrie, on emprisonne les mineurset le soldat commande au juge.Mais j'aime, moi, jusqu'aux racinesde mon petit pays si froid.Si je devais mourir cent fois,c'est là que je voudrais mouriret si je devais naître cent foisc'est là aussi que je veux naître.”
“Tu n'es pas venue. Je t'ai attendue des heures ou des jours, je ne sais. Je ne le sais pas parce que j'ai cessé d'être moi-même pour devenir une masse uniquement sensible à ton absence, comme si dans le vide pouvait se former un monceau de douleur, d'angoisses, comme si le néant avait un être.”
“Et ça jaillit comme dans un cauchemar, je dégueule des litres de vodka, des litres de champagne, mes illusions perdues, les fantômes qui me hantent, et ça gicle sur le bitume noir avec un bruit d'explosion liquide et sale qui se répercute dans ma tête comme la sentence fatale de mon indignité.”