“Le cancreIl dit non avec la têteMais il dit oui avec le coeurIl dit oui à ce qu'il aimeIl dit non au professeurIl est deboutOn le questionneEt tous les problèmes sont posésSoudain le fou rire le prendEt il efface toutLes chiffres et les motsLes dates et les nomsLes phrases et les piègesEt malgré les menaces du maîtreSous les huées des enfants prodigesAvec des craies de toutes les couleursSur le tableau noir du malheurIl dessine le visage du bonheur”
“il étouffe - le monde se couche sur lui - et l’étouffe - il est prisonnier - coincé par ses promesses …on lui demande des comptes …En face de lui …une machine à compter - une machine à écrire des lettres d’amour - une machine à souffrir - le saisit …s’accroche à lui …Pierre dis-moi la vérité”
“Le malheur avait misles habits du mensongeIls étaient d’un beau rougecouleur du sang du cœurMais son cœur à lui était grisPenché sur la margelleil me chantait l’amourSa voix grinçait comme la poulieEt moidans mon costume de véritéje me taisais et je riaiset je dansaisau fond du puitsEt sur l’eau qui riait aussila lune brillait contre le malheurla lune se moquait de lui.”
“Tre fiammiferi di fila accesi nella notteil primo per vedere tutto il tuo visoil secondo per vedere i tuoi occhiil terzo per vedere la tua boccae l'oscurità intera per ricordare tutto questomentre ti stringo tra le braccia.”
“Les enfants qui s'aiment s'embrassent deboutContre les portes de la nuitEt les passants qui passent les désignent du doigtMais les enfants qui s'aimentNe sont là pour personneEt c'est seulement leur ombreQui tremble dans la nuitExcitant la rage des passantsLeur rage, leur mépris, leurs rires et leur envieLes enfants qui s'aiment ne sont là pour personneIls sont ailleurs bien plus loin que la nuitBien plus haut que le jourDans l'éblouissante clarté de leur premier amour”
“Remember BarbaraIt rained all day on Brest that dayAnd you walked smilingFlushed enraptured streaming-wetIn the rainRemember BarbaraIt rained all day on Brest that dayAnd I ran into you in Siam StreetYou were smilingAnd I smiled tooRemember BarbaraYou whom I didn't knowYou who didn't know meRememberRemember that day stillDon't forgetA man was taking cover on a porchAnd he cried your nameBarbaraAnd you ran to him in the rainStreaming-wet enraptured flushedAnd you threw yourself in his armsRemember that BarbaraAnd don't be mad if I speak familiarlyI speak familiarly to everyone I loveEven if I've seen them only onceI speak familiarly to all who are in loveEven if I don't know themRemember BarbaraDon't forgetThat good and happy rainOn your happy faceOn that happy townThat rain upon the seaUpon the arsenalUpon the Ushant boatOh BarbaraWhat shitstupidity the warNow what's become of youUnder this iron rainOf fire and steel and bloodAnd he who held you in his armsAmorouslyIs he dead and gone or still so much aliveOh BarbaraIt's rained all day on Brest todayAs it was raining beforeBut it isn't the same anymoreAnd everything is wreckedIt's a rain of mourning terrible and desolateNor is it still a stormOf iron and steel and bloodBut simply cloudsThat die like dogsDogs that disappearIn the downpour drowning BrestAnd float away to rotA long way offA long long way from BrestOf which there's nothing left.”