“Il est né dans l'horreur, pensa-t-elle, et il ne craint pas de la regarder en face.”
“la forme moderne de l'antisémitisme n'est-elle pas très précisément dans le déni de l'évidence ? l'antisémitisme moderne n'a-t-il pas pour article de foi quasi premier cette terrible adresse aux vivants : "la Shoah ne fut pas ce que vous dites ; elle ne fut, en aucune manière, ce crime exorbitant à la longue histoire des crimes(ch. 57 La Shoah au coeur et dans la tête)”
“Martin, lui, pensa à Gabrielle. Elle était son énigme, son amour et sa blessure. Pour toujours et à jamais. Car il y a des douleurs dans la vie dont on ne peut pas guérir.”
“Il ne faut pas avoir peur de regarder les choses en face. La vie est le résultat de la malpropreté. Si la nature avait été bien tenue, la vie ne serait jamais apparue. La vie est née de quelques vagues saletés au fond d'une flaque d'eau boueuse. La vie, donc l'homme. Il n'y a vraiment pas de quoi être fier.”
“Celui qui éprouve de l'aversion pour les danseurs et veut les dénigrer se heurtera toujours à un obstacle infranchissable : leur honnêteté ; car en s'exposant constamment au public, le danseur se condamne à être irréprochable ; il n'a pas conclu comme Faust un contrat avec le Diable, il l'a conclu avec l'Ange : il veut faire de sa vie une oeuvre d'art et c'est dans ce travail que l'Ange l'aide ; car, n'oublie pas, la danse est un art ! C'est dans cette obsession de voir en sa propre vie la matière d'une oeuvre d'art que se trouve la vraie essence du danseur ; il ne prêche pas la morale, il la danse ! Il veut émouvoir et éblouir le monde par la beauté de sa vie ! il est amoureux de sa vie comme un sculpteur peut être amoureux de la statue qu'il est en train de modeler." (chapitre 6)”
“Les adultes-enfants m'ennuient, ce sont des cannibales. Ils ne sont propres qu'à se nourrir de la vitalité des autres. Ils ne se perçoivent pas. Et parce qu'ils ne se perçoivent pas, ils ne peuvent pas vivre, et ne sont rien d'autre qu'avides, du regard ou du sang de quelques autres.”