“Les guerres sont toujours une providence pour les criminels. La violence tout à coup devient sainte ; pourvu qu'ils sachent mimer la dévotion, au moins en paroles, licence leur est donnée par un Dieu d'accomplir les infamies dont ils ont longtemps rêvé.(Partie IV Sienne, Ch. 3)”

Jean-Christophe Rufin

Explore This Quote Further

Quote by Jean-Christophe Rufin: “Les guerres sont toujours une providence pour le… - Image 1

Similar quotes

“Il est né dans l'horreur, pensa-t-elle, et il ne craint pas de la regarder en face.”


“Et voilà. Maintenant le ressort est bandé. Cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul. C'est cela qui est commode dans la tragédie. On donne le petit coup de pouce pour que cela démarre, rien, un regard pendant une seconde à une fille qui passe et lève les bras dans la rue, une envie d'honneur un beau matin, au réveil, comme de quelque chose qui se mange, une question de trop qu'on se pose un soir… C'est tout. Après, on n'a plus qu'à laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul. C'est minutieux, bien huilé depuis toujours. La mort, la trahison, le désespoir sont là, tout prêts, et les éclats, et les orages, et les silences, tous les silences : le silence quand le bras du bourreau se lève à la fin, le silence au commencement quand les deux amants sont nus l'un en face de l'autre pour la première fois, sans oser bouger tout de suite, dans la chambre sombre, le silence quand les cris de la foule éclatent autour du vainqueur - et on dirait un film dont le son s'est enrayé, toutes ces bouches ouvertes dont il ne sort rien, toute cette clameur qui n'est qu'une image, et le vainqueur, déjà vaincu, seul au milieu de son silence…”


“Méfie-toi, ma fille, tous les hommes de ce pays sont des monstres pour les femmes. Ils sont obsédés par les apparences, ils sont ligotés par les coutumes, ils sont rongés par Dieu, ils sont bouffés par leurs mères, ils sont taraudés par le fric, ils passent leur vie à offrir sur un plateau leur cul au bon Dieu, ils ouvrent leur braguette comme on arme une mitraillette, ils lâchent leur sexe sur les femmes, comme on lâche des pitbulls. Quels chiens !" (p.10)”


“Ce qui avait pris fin, au fond, c'était la redoutable contradiction dans laquelle elle s'était enfermée : n'aimer que pour être aimée, s'offrir mais pour acquérir celui qui vous reçoit, enchaîner l'autre dans le sacrifice qu'on prétend faire pour lui.”


“Voici les idées de cette génération qui avait connu dans son enfance les privations de la guerre, qui avait eu vingt ans à la Libération; voici le monde qu'ils souhaitaient léguer à leurs enfants. La femme reste à la maison et tient son ménage (mais elle est très aidée par les appareils électroménagers; elle a beaucoup de temps à consacrer à sa famille). L'homme travaille à l'extérieur (mais la robotisation fait qu'il travaille moins longtemps, et que sontravail est moins dur). Les couples sont fidèles et heureux; ils vivent dans des maisons agréables en dehors des villes (les banlieues). Pendant leurs moments de loisir ils s'adonnent à l'artisanat, au jardinage, aux beaux-arts. À moins qu'ils ne préfèrent voyager, découvrir les modes de vie et les cultures d'autres régions, d'autres pays.”


“Leurs cheveux pouvaient bien grouiller de poux, leurs gencives saigner, leurs ventres crier dans le vide, ils avaient l'éclatante santé des rêveurs.”