“Le voyageur sait qu'il n'y a plus de bouts du monde. Ils sont tous atteints, balisés, photographiés et racontés. Il n'y a guère que la manière de les rejoindre qui peut restaurer la différence - en sacrifiant toutefois la "saveur d'exotisme" à la performance athlétique ou technique, ce qui convertit du même coup le voyage en exploit.”

Jean-Didier Urbain

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“Le voyageur de l'interstice est ce touriste qui, au coeur de l'espace connu ou quotidien, réinvente le regard distancié nécessaire à l'expérience de l'étrangeté et au plaisir de la découverte.”


“[...] fonction symbolique du tourisme interstitiel : réintroduire de l'étrangeté au coeur du quotidien, y rapatrier le regard externe du découvreur - regard ethnologique, naturaliste ou archéologique -, y transférer subrepticement des pratiques et des références étrangères, et restaurer ainsi l'exotisme en des lieux qui paraissent en être dépouillés.”


“Je n'ignore ni n'approuve les formes navrantes que prennent souvent les pérégrinations du touriste. Mais cette réalité ne doit pas occulter, par-delà un comportement si complaisamment dénoncé, la richesse symbolique du tourisme contemporain : le potentiel d'expériences aujourd'hui offertes au vacancier-voyageur.”


“Le touriste n'abandonnera jamais les transports collectifs, car ils sont le premier endroit où il peut rencontrer l'Autre.”


“Le touriste [...] paraît s'engager toujours plus sur cette voie expérimentale : inscrire toujours davantage sa pratique du voyage dans une aventure symbolique, dans "l'intensité d'une fiction", où s'enchaînent les séquences essentielles d'un scénario initiatique : histoire d'un sujet qui se transforme, et où se succèdent effectivement, à travers le départ, l'exploration et le retour, ces phases rituelles bien connues des ethnologues : séparation, initiation et réintégration. Bien des activités touristiques contemporaines peuvent être reconsidérées sous cet angle, notamment comme "rites de passage".”


“Qu'est-ce que le roman, en effet, sinon cet univers où l'action trouve sa forme, où les mots de la fin sont prononcés, les êtres livrés aux êtres, où toute vie prend le visage du destin. Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin, et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion.[...] Voici donc un monde imaginaire, mais créé par la correction de celui-ci, un monde où la douleur peut, si elle le veut, durer jusqu'à la mort, où les passions ne sont jamais distraites, où les êtres sont livrés à l'idée fixe et toujours présents les uns aux autres. L'homme s'y donne enfin à lui-même la forme et la limite apaisante qu'il poursuit en vain dans sa condition. Le roman fabrique du destin sur mesure. C'est ainsi qu'il concurrence la création et qu'il triomphe, provisoirement, de la mort.”