“J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres.”
“J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...”
“Donc pas d'erreur Ce qu'on faisait à se tirer dessus comme ça sans même se voir n'était pas défendu Cela faisait partie des choses qu'on peut faire sans mériter une bonne engueulade. C'était même reconnu encouragé sans doute par les gens sérieux comme le tirage au sort les fiançailles la chasse à courre ... Rien à dire. Je venais de découvrir d'un coup la guerre tout entière. Je venais d'être dépucelé.”
“Ah! comme la neige a neigé!Ma vitre est un jardin de givre.Ah! comme la neige a neigé!Qu'est-ce que le spasme de vivreÀ la douleur que j'ai, que j'ai!Tous les étangs gisent gelés,Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?Tous ses espoirs gisent gelés:Je suis la nouvelle NorvègeD'où les blonds ciels s'en sont allés.Pleurez, oiseaux de février,Au sinistre frisson des choses,Pleurez, oiseaux de février,Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,Aux branches du genévrier.Ah! comme la neige a neigé!Ma vitre est un jardin de givre.Ah! comme la neige a neigé!Qu'est-ce que le spasme de vivreÀ tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...”
“La terrasse bruisse d'un va-et-vient de tons montants, descendants, neutres qui font comme des exclamations et des glissades d'eau au milieu du chant des oiseaux.”
“Il y a tant de gens qui poussent la sophistication jusqu'à lire sans lire. Comme des hommes grenouilles, ils traversent les livres sans prendre une goutte d'eau....- Ce sont les lecteurs-grenouilles. Ils forment l'immense majorité des lecteurs humains, et pourtant je n'ai découvert leur existence que très tard. Je suis d'une telle naïveté. Je pensais que tout le monde lisait comme moi; moi, je lis comme je mange.”