“L’homme sensible moderne » ne souffre pas pour tel ou tel motif particulier, mais, en général, parce que rien de cette terre ne saurait contenter ses désirs.”
“Nous sommes seuls, sans excuses. C’est ce que j’exprimerais en disant que l’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. […] L’homme, sans aucun secours, est condamné à chaque instant à inventer l’homme.”
“Alors c'est ça l'enfer. Je ne l'aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le souffre, le bûcher, le gril.. Ah quelle plaisanterie. Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres.”
“Un homme s’engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure, il n’y a rien. Évidemment, cette pensée peut paraître dure à quelqu’un qui n’a pas réussi sa vie. Mais d’autre part, elle dispose les gens à comprendre que seule compte la réalité, que les rêves, les attentes, les espoirs permettent seulement de définir un homme comme rêvé déçu , comme espoir avorté, comme attente inutile.”
“Moi, je ne tiens pas les rancunes et j'avoue tout, complaisamment : pour l'autocritique, je suis doué, à la condition qu'on ne prétende pas me l'imposer.”
“Des fois, je donnerais ma main à couper pour devenir tout de suite un homme et d'autres fois il me semble que je ne voudrais pas survivre à ma jeunesse.”
“J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...”