“J'ai envie de partir, de m'en aller quelque part où je serais vraiment à ma place, où je m'emboîterais... Mais ma place n'est nulle part; je suis de trop.”
“Aujourd'hui encore, je ne puis voir sans plaisir un enfant trop sérieux parler gravement, tendrement à sa mère enfant; j'aime ces douces amitiés sauvages qui naissent loin des hommes et contre eux.Je regarde longuement ces couples puérils et puis je me rappelle que je suis un homme et je détourne la tête.”
“Moi, je ne tiens pas les rancunes et j'avoue tout, complaisamment : pour l'autocritique, je suis doué, à la condition qu'on ne prétende pas me l'imposer.”
“Des fois, je donnerais ma main à couper pour devenir tout de suite un homme et d'autres fois il me semble que je ne voudrais pas survivre à ma jeunesse.”
“Je crois que c'est moi qui ai changé: c'est la solution la plus simple. La plus désagréable aussi. Mais einfin je dois reconnaître que je suis sujet à ces transformations soudaines. Ce qu'il y a, c'est que je pense très rarement; alors une foule depetites métamorphoses s'accumulent en moi sans que j'y prenne garde et puis, un beau jour, il se produit une véritable révolution. C'est ce qui a donné à ma vie cet aspect huerté, incohérent.”
“J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...”