“En somme, chercher la vérité c'est passer de la vitrine d'une boutique à une autre.”
“La cause fondamentale du désordre en nous-mêmes est cette recherche d'une réalité promise par autrui. Nous obéissons mécaniquement à celui qui nous promet une vie spirituelle confortable. Alors que la plupart d'entre nous sont opposés à la tyrannie politique et à la dictature, c'est extraordinaire à quel point nous acceptons l'autorité et la tyrannie de ceux qui déforment nos esprits et qui faussent notre mode de vie.”
“La Vérité n'a pas de sentier, et c'est cela sa beauté : elle est vivante. Une chose morte peut avoir un sentier menant à elle, car elle est statique. Mais lorsque vous voyez que la vérité est vivante, mouvante, qu'elle n'a pas de lieu où se reposer, qu'aucun temple, aucune mosquée ou église, qu'aucune religion, qu'aucun maître ou philosophe, bref que rien ne peut vous y conduire . alors vous verrez aussi que cette chose vivante est ce que vous êtes en toute réalité : elle est votre colère, votre brutalité, votre violence, votre désespoir. Elle est l'agonie et la douleur que vous vivez. La vérité est en la compréhension de tout cela, vous ne pouvez le comprendre qu'en sachant le voir dans votre vie. Il est impossible de le voir à travers uneidéologie, à travers un écran de mots, à travers l'espoir et la peur.”
“L'histoire des théologies nous montre que les chefs religieux ont toujours affirmé qu'au moyen de rituels, que par des répétitions de prières ou de mantras, que par l'imitation de certains comportements, par le refoulement des désirs, par des disciplines mentales et la sublimation des passions, que par un frein, imposé aux appétits, sexuels et autres, on parvient après s'être suffisamment torturé l'esprit et le corps, à trouver un quelque-chose qui transcende cette petite vie.Voilà ce que des millions de personnes soi-disant religieuses ont fait au cours des âges ; soit en s'isolant, en s'en allant dans un désert, sur une montagne ou dans une caverne ; soit en errant de village en village avec un bol de mendiant ; ou bien en se réunissant en groupes, dans des monastères, en vue de contraindre leur esprit à se conformer à des modèles établis.”
“Mais lire, jouer, rire, être cruel, être bon, contempler le fleuve, les nuages, tout cela fait partie de la vie, et si vous ne savez pas lire, si vous ne savez pas marcher, si vous êtes incapable d'apprécier la beauté d'une feuille, vous n'êtes pas vivant. Vous devez comprendre la globalité de la vie, pas simplement une parcelle. Voilà pourquoi vous devez lire, voilà pourquoi vous devez regarder le ciel, voilà pourquoi vous devez chanter, et danser, et écrire des poèmes, et souffrir, et comprendre : car c'est tout cela, la vie.”
“un esprit torturé, dont les ressorts sont brises, qui n'aspire plus qu'à échapper aux difficultés de la vie, qui a rejeté le monde extérieur parce que des disciplines et des conformismes l'ont abêti — un tel esprit, chercherait-il longtemps, ne trouverait jamais que l'image de sa propre déformation.”
“En cette perpétuelle bataille que l'on appelle vivre, on cherche à établirun code de comportement adapté à la société, communiste ou prétendumentlibre, dans laquelle on a été élevé.Nous obéissons à certaines règles de conduite, en tant qu'elles sontparties intégrantes de notre tradition, hindoue, islamique, chrétienne ouautre. Nous avons recours à autrui pour distinguer la bonne et la mauvaisefaçon d'agir, la bonne et la mauvaise façon de penser. En nous yconformant, notre action et notre pensée deviennent mécaniques, nos réactionsdeviennent automatiques. Nous pouvons facilement le constateren nous-mêmes.Depuis des siècles, nous nous faisons alimenter par nos maîtres, parnos autorités, par nos livres, par nos saints, leur demandant de nous révélertout ce qui existe au-delà des collines, au-delà des montagnes, audelàde la Terre. Si leurs récits nous satisfont, c'est que nous vivons demots et que notre vie est creuse et vide : une vie, pour ainsi dire de « secondemain ». Nous avons vécu de ce que l'on nous a dit, soit à cause denos tendances, de nos inclinations, soit parce que les circonstances et lemilieu nous y ont contraints. Ainsi, nous sommes la résultante de toutessortes d'influences et il n'y a rien de neuf en nous, rien que nous ayonsdécouvert par nous-mêmes, rien d'originel, de non corrompu, de clair.”