“- Continuons donc notre excursion, repris-je, mais ayons l’œil aux aguets, quoique l’ile paraisse inhabitée, elle pourrait renfermer, cependant, quelques individus qui seraient moins difficiles que nous sur la nature du gibier!- He! He! Fit Ned Land, avec un mouvement de mâchoire très significatif.- Eh bien! Ned! S’écria Conseil.- Ma foi, riposta le canadien, je commence à comprendre les charmes de l’anthropophagie!- Ned! Ned! Que dites-vous la! Réplique Conseil. Vous, anthropophage! Mais je ne serai plus en sûreté près de vous, moi qui partage votre cabine! Devrai-je donc me réveiller un jour a demi dévoré?- Ami Conseil, je vous aime beaucoup, mais pas assez pour vous manger sans nécessité.”
“Résumons en quatre mots le pacte social des deux états. Vous avez besoin de moi, car je suis riche et vous êtes pauvre ; faisons donc un accord entre nous : je permettrai que vous ayez l'honneur de me servir, à condition que vous me donnerez le peu qui vous reste pour la peine que je prendrai de vous commander.”
“Je suis disponible à toute heure, tous les jours et pour toutes les tâches, et il me semble utile de le répéter plusieurs fois d'un ton déterminé. Ma seule contrainte est mon travail sur le ferry. Je pourrais y renoncer si ce contrat se révélait plus intéressant, mais il me faudrait davantage de détails. La directrice est affligée par mon comportement. Elle me le dit. "Pour moi aussi, c'est difficile. Vous ne vous en rendez même pas compte, tout occupée que vous êtes par votre petit nombril. Je me demande souvent ce que les femmes comme vous ont dans la tête. Qu'est-ce que vous voulez, au fond ? On dit qu'il y a du chômage, mais regardez : je ne trouve personne. Je ne vous retiens pas, chère madame.”
“- Eh bien, monsieur le naturaliste, demanda le Canadien d’un ton légèrement goguenard, et cette Méditerranée?- Nous flottons à sa surface, ami Ned.- Hein! Fit Conseil, cette nuit même?...- Oui, cette nuit même, en quelques minutes, nous avons franchi cet isthme infranchissable.- Je n’en crois rien, répondit le Canadien.- Et vous avez tort, maître Land, repris-je. Cette côte basse qui s’arrondit vers le sud est la côte égyptienne.- À d’autres, monsieur, répliqua l’entêté Canadien.”
“- Peut-être, dit Athos; mais, en tout cas, écoutez bien ceci: assassinez ou faites assassiner le duc de Buckingham, peut m'importe! je ne le connais pas, d'ailleurs c'est un Anglais; mais ne touchez pas du bout du doigt à un seul cheveux de d'Artagnan, qui est un fidèle ami qu j'aime et que je défends, ou je vous le jure sur la tête de mon père, le crime que vous aurez commis sera le dernier.”
“Je dois dire un mot sur la peur. C'est le seul adversaire réel de la vie. Il n'y a que la peur qui puisse vaincre la vie. C'est une ennemie habile et perfide, et je le sais bien. Elle n'a aucune décence, ne respecte ni lois ni conventions, ne manifeste aucune clémence. Elle attaque votre point le plus faible, qu'elle trouve avec une facilité déconcertante. Elle naît d'abord et invariablement dans votre esprit. Un moment vous vous sentez calme, en plein contrôle, heureux. Puis la peur, déguisée en léger doute, s'immisce dans votre pensée comme un espion. Ce léger doute rencontre l'incrédulité et celle-ci tente de le repousser. Mais l'incrédulité est un simple fantassin. Le doute s'en débarrasse sans se donner de mal. Vous devenez inquiet. La raison vient à votre rescousse. Vous êtes rassuré. La raison dispose de tous les instruments de pointe de la technologie moderne. Mais, à votre surprise et malgré des tactiques supérieures et un nombre impressionnant de victoires, la raison est mise K.- O. Vous sentez que vous vous affaiblissez, que vous hésitez. Votre inquiétude devient frayeur.”