“Nous ne nous présentons pas au monde en doctrinaires avec un nouveau principe en lui disant: voici la vérité, c'est ici qu'il faut tomber à genoux. Des principes du monde nous tirons pour le monde des principes nouveaux.”
“Que sont les fantasmes ? Des rêves dont nous nous servons pour nous préserver de la réalité. Notre monde est un plancher rigide qui nous casse le dos si on dort à même le sol.”
“. . . car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie que nous n'avons rien à faire au monde que nous parasitons le monde qu'il suffit que nous nous mettions au pas du monde mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force . . .”
“Malgré les fanatiques, il serait extrêmement dangereux d'importer en France la thèse d'un «choc de civilisations» entre le monde musulman et nous. Ne faisons pas de l'Islam le miroir où toutes nos difformités s'effacent. Ne renouvelons pas l'erreur de nous forger un ennemi pour éviter de nous interroger sur nous-mêmes.Or, quel modèle proposons-nous ? Un monde dominé par l'argent et le sexe. Des sociétés dépolitisées, sans défense contre la montée des communautarismes. Des sociétés délaïcisées, où sévit l'alliance explosive de la religion et de la techno-science. Il nous faut retrouver une parole libre. Désigner haut et fort la menace que font peser les communautés, les identités collectives, les religions — toutes les religions —, sur la paix civile et la liberté individuelle. Refuser le scandale d'une pensée asservie à des dogmes. Osons être en toutes choses des athées résolus, méthodiques et gais.”
“Nous avions intériorisé, quant à nous, un vif sentiment d'infériorité. Certes, nous étions heureux et nos parents étaient débrouillards. Il n'empêche que nous vivions avec la conscience aiguë qu'il existait des gens mieux que nous, des gens plus instruits, plus puissants, capables de faire tourner le monde.La seule façon de leur ressembler, c'était d'apprendre sans relâche. C'est formidable de comprendre le monde, voilà ce que nous avions en tête. A toutes les étapes de ma vie, cette envie m'a poussé en avant.”
“La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde.”
“Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marée de ceux qui veulent plonger le monde dans la désolation en suscitant le conflit entre la théorie et la pensée. Nous avons les doigts accrochés au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mélancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protéger l'optimisme de notre monde actuel.”