“Plus on évolue dans sa vie, plus on se débarrasse des croyances quinous limitent, et plus on a de choix. Et le choix, c'est la liberté.”
“D'où venait l'apitoiement sur soi ? Cette quantité extraordinaire d'apitoiement sur soi ? Selon presque tous les critères possibles, elle menait une vie très heureuse. Elle avait toutes ses journées pour penser à une façon décente et satisfaisante de vivre, et pourtant tout ce qu'elle semblait récolter avec tous ses choix et toute sa liberté, c'était de plus en plus de malheur. Du coup, l'autobiographie en arrive presque à la conclusion qu'elle se lamentait d'avoir autant de liberté. (p. 262)”
“« L'écrit ça arrive comme le vent, c'est nu, c'est de l'encre, c'est l'écrit, et ça passe comme rien d'autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie. »”
“Finalement, le plus grand bénéfice du métier d'humoriste, et plus généralement de l'attitude humoristique, dans la vie, c'est de pouvoir se comporter comme un salaud en toute impunité, et même de pouvoir grassement rentabiliser son abjection, en succès sexuels comme en numéraire, le tout avec l'approbation générale. (La possibilité d'une île, Daniel 1,1)”
“Le plus grand faible des hommes, c'est l'amour qu'ils ont de la vie. ”
“La guerre, c'est la discipline. La sujétion maximale. L'esclavage. C'est l'une des situations où l'homme est le plus soumis à l'homme et a le moins d'issues pour y échapper. Il est empoigné. Réquisitionné. Ballotté par des ordres mécaniques. Objet d'un sadisme sans réplique. Exposé à l'humiliation ou au feu. Numéroté. Broyé. Astreint à la corvée. Pris dans des mouvements collectifs très lents, très obscurs, parfaitement indéchiffrables, qui, au plus naturellement rebelle, ne laissent d'autre choix que de se plier. La guerre c'est la circonstance, par excellence, où joue ce pouvoir de laisser vivre et de faire mourir qui est, selon les bons philosophes, le propre du pouvoir absolu. L'homme de guerre c'est le dernier des hommes, c'est-à-dire l'esclave absolu. (ch. 12Les mots de la guerre)”