“Je crois en l'apprentissage par le vécu, et je crois que le seul vrai apprentissage se fait par le voyage. Mon rêve le plus fou serait que tout candidat potentiel à la présidence d'un pays effectue un tour du monde à budget réduit avant de pouvoir poser sa candidature. Comment peut-on prétendre connaître le monde autour de soi lorsqu'on ne sort jamais des grands hôtels de luxe ?”
“Les Pakistanais invitent les touristes du monde entier à venir découvrir leur pays et leur culture. Qui les entendra ? Pourquoi ne nous montre-t-on que les actions regrettables d'une petite minorité non représentative ? Au lieu d'interdire l'accès au Pakistan, j'aimerais au contraire que les ambassades encouragent les élites de demain à y aller, à ouvrir leur esprit, à connaître le vaste monde.”
“Hospitality Club et Couchsurfing constituent un microlaboratoire du monde parfait tel que je l'imagine. Un monde d'ouverture, de simplicité, de tolérance et d'amitié, allant au-delà des frontières.”
“La vie est une loterie et ne tient qu'à un fil. Difficile de ne pas repenser à tous ces conducteurs, à travers le monde, qui tenaient ma vie entre leurs mains, conduisant parfois de façon complètement déraisonnée. Mille fois, ces camions, camionnettes ou voitures auraient pu s'écraser contre un mur ou dévaler une montagne.”
“Chaque fois que je vais dans un super-market, ce qui du reste m'arrive rarement, je me crois en Russie. C'est la même nourriture imposée d'en haut, pareille où qu'on aille, imposée par des trusts au lieu de l'être par des organismes d’État. Les États-Unis, en un sens, sont aussi totalitaires que l'URSS, et dans l'un comme dans l'autre pays, et comme partout d'ailleurs, le progrès (c'est-à-dire l'accroissement de l'immédiat bien-être humain) ou même le maintien du présent état de choses dépend de structures de plus en plus complexes et de plus en plus fragiles. Comme l'humanisme un peu béat du bourgeois de 1900, le progrès à jet continu est un rêve d'hier. Il faut réapprendre à aimer la condition humaine telle qu'elle est, accepter ses limitations et ses dangers, se remettre de plain-pied avec les choses, renoncer à nos dogmes de partis, de pays, de classes, de religions, tous intransigeants et donc tous mortels. Quand je pétris la pâte, je pense aux gens qui ont fait pousser le blé, je pense aux profiteurs qui en font monter artificiellement le prix, aux technocrates qui en ont ruiné la qualité - non que les techniques récentes soient nécessairement un mal, mais parce qu'elles se sont mises au service de l'avidité qui en est un, et parce que la plupart ne peuvent s'exercer qu'à l'aide de grandes concentrations de forces, toujours pleines de potentiels périls. Je pense aux gens qui n'ont pas de pain, et à ceux qui en ont trop, je pense à la terre et au soleil qui font pousser les plantes. Je me sens à la fois idéaliste et matérialiste. Le prétendu idéaliste ne voit pas le pain, ni le prix du pain, et le matérialiste, par un curieux paradoxe, ignore ce que signifie cette chose immense et divine que nous appelons "la matière". (p. 242)”
“- Peut-être, dit Athos; mais, en tout cas, écoutez bien ceci: assassinez ou faites assassiner le duc de Buckingham, peut m'importe! je ne le connais pas, d'ailleurs c'est un Anglais; mais ne touchez pas du bout du doigt à un seul cheveux de d'Artagnan, qui est un fidèle ami qu j'aime et que je défends, ou je vous le jure sur la tête de mon père, le crime que vous aurez commis sera le dernier.”
“C'est vrai qu'en général, comme je suis juste de passage dans leur vie, les rapports avec les conducteurs me prenant en stop sont très forts, intenses et authentiques. Nous ne perdons ni de temps, ni de salive en faux-semblants ou en courbettes inutiles. Chacun s'exprime, se confie, s'extériorise selon l'envie du moment, sous la seule dictée de son coeur ou de ses entrailles.”