“Ce qui importe ce n'est pas le prix du livre. C'est ce qu'il y'a dedans”
“Un peu, beaucoup, passionnément. Une femme veut toujours son enfant. Mais elle en a peur quand l'amour rassurant n'est pas là. Cet amour qui pousse les poussettes, qui cueille des noisettes et s'inquiète à la première rougeole.”
“C’est évident, ma chère enfant. Tu es malheureuse parce qu’il serait anormal, voire indécent d’être heureux quand on est Algérien, ou tout simplement quand on a du cœur. Je connais des algériens qui sont heureux. Mais ceux-là sont des amnésiques. Ils ne sont pas nombreux, certes, mais néanmoins j’en connais, ils ont le geste sûr des complexes ignorés. Ils ont le verbe haut et ne doutent de rien, les malheureux ! Voyez d’ailleurs les ânes comme ils sourient de toutes leurs narines, contents de leur filiation indécise, contents parce que le sourire ridicule de leurs narines marque leur satisfaction suprême de manger des chardons. Même en français ils sont contents de braire.”
“-Oui, je suis trés malheureuse.C'est évident, ma chère enfant. Tu es malheureuse parce qu'il serait anormal, voire indécent d'être heureux quand on est Algérien, ou tout simplement quand on a du coeur.”
“J'aimerais qu'il pleuve ailleurs que dans mes yeux.”
“"A l'orée de l'automne, je me trouve sans joie et sans aucune raison d'en avoir. D'ailleurs, je me méfie des gens heureux. Je ne les envie pas, Je m'en méfie. Ils m'inquiètent. J'ai toujours l'impression que leur optimisme côtoie l'ignorance ou le blasphème.”
“N"ayez pas peur du kamikaze.Ce qui l'intéresse dans le risque de mort, ce n'est pas le risque, c'est la mort. Ce qu'il aime dans la guerre, ce n'est pas "vaincre ou mourir" mais mourir et ne surtout pas vaincre.Sa grande affaire, ce n'est pas, comme dit Clausewitz, proportionner des efforts à la force de résistance de l'ennemi, le renverser, le réduire - mais mourir.(ch. 16 Debray, Kojève et le prix du sang)”