“Je t'ai vu en companie de cet homme, et le regard que tu lui portais était celui que j'aurais rêvé voir dans tes yeux alors que tu me regardais. Il avait l'air si grand à tes côtés, et moi si petit dans cette allée. Si j'avais pu être cet homme, je t'aurais tout donné, mais je n'étais que moi, l'ombre de celui que tu avais aimé alors que nous étions enfants, l'ombre de l'adulte que j'étais devenu.”
“Cela pose un problème que...?""Que tu ne sois pas juif? Pas le moins du tout, dit maman en riant. Ni mon mari ni moi n'accordons d'importance à la différence de l'autre. Bien au contraire, nous avons toujours pensé que'elle était passionnante et source de multiples bonheurs. Le plus important, quand on veut vivre à deux toute une vie, est d'etre sur que l'on ne s'ennuiera pas ensemble. L'ennui dans un couple, c'est lui qui tue l'amour. Tant que tu feras rire Alice, tant que tu lui donneras l'envie de te retrouver, alors que tu viens à peine de la quitter pour aller travailler, tant que tu seras celui dont elle partage les confidences et à qui elle aime aussi se confier, tant que tu vivras tes reves avec elle, meme ceux que tu ne pourras pas réaliser, alors je suis certaine que quelles que soient tes origines, la seule chose qui sera étrangère à votre couple sera le monde et ses jaloux.”
“- Pourquoi me dis-tu ça ?- Parce que tu es mon fils et que je te connais comme si je t'avais fait.”
“Je resterai assis à côté de toi tant que tu seras devant cette rivière. Et si tu vas dormir, je dormirai devant ta porte. Et si tu t'en vas loin, je suivrai tes pas. Jusqu'à ce que tu me dises: Va-t'en. Alors je m'en irai. Mais je ne pourrai cesser de t'aimer jusqu'à la fin de mes jours.”
“Si l'enfant que tu étais rencontrait l'homme que tu es devenu, crois-tu qu'ils s'entendraient bien ensemble, qu'ils pourraient être complices ?”
“Par exemple, tu vois, là, tu crois que tu es en train de me parler, mais peut-être pas. Peut-être que tu imagines que tu me parles, et moi en vrai je ne t'écoute pas. Alors qu'on pourrait se parler directement de soi à soi. Tu vois, il vaut mieux rencontrer l'altérité, quitte à être malheureux, que rester dans sa petite sûreté personnelle. L'essentiel c'est d'avoir des failles. Pas sa petite conscience tranquille. (p154)”
“Luc m'a pris dans ses bras. Je crois qu'il pleurait un peu, et je crois que moi aussi. C'est idiot, deux hommes qui sanglotent dans les bras l'un de l'autre. Peut-être pas, finalement, quand ce sont deux amis qui s'aiment comme des frères.”