“Si l'enfant que tu étais rencontrait l'homme que tu es devenu, crois-tu qu'ils s'entendraient bien ensemble, qu'ils pourraient être complices ?”
“Que je croie. Que tu croies. Qu'il ou qu'elle croie. She said it over and over, like it wasn't a verb so much as a a Buddhist mantra. Que je croie. Que tu croies. Qu'il ou qu'elle croie. What a funny thing to say over and over again: I would believe; you would believe; he or she would believe. Believe what? I thought, and right then, the rain came.”
“Par exemple, tu vois, là, tu crois que tu es en train de me parler, mais peut-être pas. Peut-être que tu imagines que tu me parles, et moi en vrai je ne t'écoute pas. Alors qu'on pourrait se parler directement de soi à soi. Tu vois, il vaut mieux rencontrer l'altérité, quitte à être malheureux, que rester dans sa petite sûreté personnelle. L'essentiel c'est d'avoir des failles. Pas sa petite conscience tranquille. (p154)”
“Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui . Si tu réussis à bien te juger, c'est que tu es un véritable sage.”
“Ne t'est-il jamais arrivé de découvrir quelque chose de très beau, et, soudain, de souffrir très fort, et si vite que tu t'en aperçois à peine, parce que ce fragment de beauté que tu contemples, tu devrais le partager avec quelqu'un et qu'il n'y a que l'absence ?”
“Le sentiment d'être élu est présent, par exemple, dans toute relation amoureuse. car l'amour, par définition, est un cadeau non mérité ; être aimé sans mérite, c'est même la preuve d'un vrai amour. Si une femme me dit : je t'aime parce que tu es intelligent, parce que tu es honnête, parce que tu m'achètes des cadeaux, parce que tu ne dragues pas, parce que tu fais la vaiselle, je suis déçu ; cet amour a l'air de quelque chose d'intéressé. Combien il est plus beau d'entendre : je suis folle de toi bien que tu ne sois ni intelligent ni honnête, bien que tu sois menteur, égoïste, salaud. (chapitre 15)”