“On n'est bien que libre, et cacher ses opinions est encore plus gênant que de couvrir sa peau.(La conversation à Innsbruck)”
“Si, bien avant la puberté, et parfois même dès sa toute petite enfance, elle nous apparaît déjà comme sexuellement specifiée, ce n'est pas que de mystérieux instincts immédiatement la vouent à la passivité, à la coquetterie, à la maternité, c'est que lintervention d'autrui dans la vie de l'enfant et presque originelle et que dès ses premières années sa vocation lui est impérieusement insufflée.”
“Je pense qu'il y a une différence entre l'être humain et l'individu. L'individu est une entité locale, qui vit dans tel pays, qui appartient à telle culture, à telle société, à telle religion. L'être humain n'est pas une entité locale. Il est partout. Si l'individu n'agit que dans un coin du vaste champ de la vie, son action n'aura aucun lien avec la totalité. Veuillez donc tenir présent à l'esprit que ce dont nous parlons est la totalité, non la partie, car dans le plus grand est le plus petit, mais dans le plus petit, le plus grand n'est pas.L'individu est cette petite entité, conditionnée, misérable et frustrée, quesatisfont ses petits dieux et ses petites traditions, tandis que l'être humain se sent responsable du bien-être total, de la totale misère et de latotale confusion du monde.”
“Le silence est un effet de la prudence par laquelle on refuse de se laisser juger ou de s’engager. Il est aussi un effet de l’ascétisme par lequel on réfrène la spontanéité de ses mouvements naturels, on renonce à compter dans l’esprit d’autrui, à obtenir son estime ou à exercer une action sur lui.Cependant, il y a encore dans le silence une sorte d’hommage rendu à la gravité de la vie ; car les paroles ne forment qu’un monde intermédiaire entre ces sentiments intérieurs qui n’ont de sens que pour nous, mais qu’elles trahissent toujours, et les actes qui changent la face du monde et dont souvent elles tiennent la place. L’homme le plus frivole se contente de parler, sans que ses paroles mettent en jeu ni sa pensée, ni sa conduite. Le plus sérieux est celui qui parle le moins : il ne sait que méditer ou agir.Les paroles ne valent que si elles sont médiatrices entre la virtualité de la pensée et la réalité de l’action. Et l’on peut dire qu’elles rendent la pensée réelle, bien qu’elles ne soient encore qu’une action virtuelle.”
“on ne peut pas bien vivre en sachant que l'homme n'est rien et que la face de Dieu est affreuse.”
“La liberté de l'esprit est le seul bien, peut-être, qui soit plus précieux que la paix. C'est que la paix, sans elle, n'est que servitude.”