“quand je vois combien peu de gens lisent L'Iliade d'Homère, je prends plus gaiement mon parti d'être peu lu.(La conversation à Innsbruck)”
“Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma".”
“- Quand j'aurai trouvé une réponse pour Roy, j'aurai l'esprit plus clair, plus libéré. Tant que je n'aurai pas de certitude à son sujet, j'aurai des doutes sur moi. Et quand on doute de soi-même, on doute de tout, tu le sais...Assise loin de moi, elle approuve de la tête, mais je vois ses yeux s'emplir de larmes. Je ressens tout à coup une véritable bouffée d'émotion pour elle, très intense. Je me lève et vais la prendre dans mes bras. Elle pleure doucement sur mon épaule. Je crois bien avoir pleuré. Un peu. Nous faisons l'amour. Pour la première fois depuis des mois, je me rends jusqu'au bout. Mais il y a quelque chose de désespéré dans cette communication, comme si nous le faisions pour la dernière fois.”
“Non, je ne me trompe pas ! je lis dans ses yeux noirs le sincère intérêtqu'elle prend à moi et à mon sort. Oui, je sens, et là-dessus je puis m'enrapporter à mon coeur, je sens qu'elle… Oh ! l'oserai-je ? oserai-je prononcerce mot qui vaut le ciel ?… Elle m'aime !Elle m'aime ! combien je me deviens cher à moi-même ! combien…j'ose te le dire à toi, tu m'entendras… combien je m'adore depuis qu'ellem'aime !”
“Le plus curieux, c'est que, peu à peu, un autre sentiment a fait surface. Quelque chose comme de la déception. Et je me suis aperçue que, en dépit de tout, j'aurais vraiment aimé aller voir le grand canyon.”
“- Vous êtes plus pessimiste qu'autrefois ?- Pessimisme et optimisme, encore deux mots que je récuse. Il s'agit d'avoir les yeux ouverts. Le médecin qui analyse le sang et les selles d'un malade, mesure sa fièvre et prend sa tension, n'est ni optimiste ni pessimiste : il fait de son mieux à partir de ce qui est. Mais, si l'on peut employer ce misérable mot, je me sens pessimiste quand je constate combien la masse humaine a peu changé depuis des millénaires. Les plus grands réformateurs se sont généralement heurtés à cette quasi-impossibilité de changer l'homme, et leur leçon s'est généralement perdue après eux. (p.240)”