“Elle essaie de former des sons avec sa bouche. Mais ils éclatent comme des bulles, et ne reste qu'une impression blanche, un pli dans quelque chose qui se lisse dès qu'apparu, qui s'efface sitôt pensé. (p245)”

Marie Darrieussecq

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Quote by Marie Darrieussecq: “Elle essaie de former des sons avec sa bouche. M… - Image 1

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“Par exemple, tu vois, là, tu crois que tu es en train de me parler, mais peut-être pas. Peut-être que tu imagines que tu me parles, et moi en vrai je ne t'écoute pas. Alors qu'on pourrait se parler directement de soi à soi. Tu vois, il vaut mieux rencontrer l'altérité, quitte à être malheureux, que rester dans sa petite sûreté personnelle. L'essentiel c'est d'avoir des failles. Pas sa petite conscience tranquille. (p154)”


“J'ai connu un homme qui a donné vingt ans de sa vie à une étourdie, qui lui a tout sacrifié, ses amitiés, son travail, la décence même de sa vie, et qui reconnut un soir qu'il ne l'avait jamais aimée. Il s'ennuiyait, voilà tout, il s'ennuiyait, comme la plupart des gens. Il s'était donc créé de toutes pièces une vie de complications et de drames. Il faut que quelque chose arrive, voilà l'explication de la plupart des engagements humains.”


“En quelques mois à peine, un fossé a divisé deux terrains: celui des gens normaux qui travaillent à peu près là où ils ont grandi, et celui des autres qui sont allés se perdre ailleurs, comme des grands, et qui ne se sentent plus chez eux quand ils reviennent.”


“Ce chaton en peluche, par exemple, accroché à la clef des toilettes : voilà un objet qui ne joue assurément qu'un rôle mineur dans l'histoire de l'humanité... mais, puisque la propriétaire de ce café l'a jugé digne d'être préposé à cet emploi, il doit signifier quelque chose pour elle. L'a-t-elle acheté elle-même? reçu en cadeau? Lui a-t-il fait pensé à un chat qu'elle a aimé, enfant, et qui est mort écrasé par une voiture ou massacré par un chien?”


“Moi qui prêchais la non-violence, moi qui n'avais jamais donné la moindre taloche à mes enfants, moi qui n'avais jamais répondu à l'injustice ou à l'autorité arbitraire que par du silence ou des pleurs! Moi, j'étais pétrie de violence, j'étais la violence même, la violence incarnée! ...Une fois de plus j'étais émerveillée par la belle et compliquée organisation de l'esprit des êtres humains. La rencontre avec ma violence est intervenue quand il le fallait. Je ne l'aurais pas supportée avant, je n'aurais pas été capable de l'assumer. ...Au cours de mon adolescence ma violence avait resurgi quelques fois. Mais je ne savais pas que c'était elle, je me croyais en proie à une crise de nerfs que je sentais monter dans ma gorge. Je m'enfermais alors dans un endroit, et, seule, honteusement, je déchirais mes vêtements ou je cassais un objet.”


“Il y a ceux qui n'ont jamais lu et qui s'en font une honte, ceux qui n'ont plus le temps de lire et qui en cultivent le regret, il y a ceux qui ne lisent pas de romans, mais des livres *utiles*, mais des essais, mais des ouvrages techniques, mais des biographies, mais des livres d'histoire, il y a ceux qui lisent tout et n'importe quoi, ceux qui "dévorent" et dont les yeux brillent, il y a ceux qui ne lisent que les classiques, monsieur, "car il n'est meilleur critique que le tamis du temps", ceux qui passent leur maturité à "relire", et ceux qui ont lu le dernier untel et le dernier tel autre, car il faut bien, monsieur, se tenir au courant...Mais tous, tous, au nom de la nécessité de lire.Le dogme. (p. 78-79)”