“Antoine n'avait pas pu être alcoolique. Il prit comme remède de substitution la résolution de se suicider. Être alcoolique avait été sa dernière ambition d'intégration sociale, se donner la mort était l'ultime moyen qu'il voyait pour participer au monde. ("Comment devenir stupide", p41)”

Martin Page
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“- Mais tu sais, l'alcool ne te guérira pas. Il ne faut pas que tu croies ça. Ça apaisera tes blessures, mais cela t'en donnera d'autres, peut-être pires. Tu ne pourras plus te passer de l'alcool, et même si, au début, tu éprouves une euphorie, un bonheur à boire, ça disparaîtra vite pour ne laisser place qu'à la tyrannie de la dépendance et du manque. Ta vie ne sera que brumes, états de sémi-conscience, hallucinations, paranoïa, crises de delirium tremens, violence contre ton entourage. Ta personnalité se désagrégera...- C'est ce que je veux ! martela Antoine en frappant le comptoir de son petit poing. Je n'ai plus la force d'être moi, plus le courage, plus l'envie d'avoir quelque chose comme une personnalité. Une personnalité, c'est un luxe qui me coûte cher. Je veux être un spectre banal. J'en ai assez de ma liberté de pensée, de toutes mes connaissances, de ma satanée conscience ! ("Comment je suis devenu stupide", p34)”


“- Pourquoi n'as-tu plus d'amis ?- Ils ont moisi. Je n'avais pas remarqué qu'ils avaient une date de péremption. Il faut faire attention à ça. Mes amis ont commencé à avoir des traces de pourriture, des taches vertes assez dégoûtantes. Ce qu'ils disaient commençait vraiment à sentir mauvais... ("Comment je suis devenu stupide", p210)”


“Il réfléchit qu'il était déjà mort. Il lui apparut que c'était seulement lorsqu'il avait commencé à être capable de formuler ses idées qu'il avait fait le pas décisif. Les conséquences d'un acte sont incluses dans l'acte lui-même. Il écrivit : "Le crime de penser n'entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort.”


“C'est ce que je veux, je veux d'autres tourments, des maux réels, des manifestations physiques d'un comportement précis. La cause de mon mal sera l'alcool ; pas la vérité, l'alcool. Je préfère une maladie qui tient dans les limites d'une bouteille plutôt qu'une maladie immatérielle et toute-puissante sur laquelle je ne peux pas mettre de nom ("Comment je suis devenu stupide", p37)”


“Celui qui éprouve de l'aversion pour les danseurs et veut les dénigrer se heurtera toujours à un obstacle infranchissable : leur honnêteté ; car en s'exposant constamment au public, le danseur se condamne à être irréprochable ; il n'a pas conclu comme Faust un contrat avec le Diable, il l'a conclu avec l'Ange : il veut faire de sa vie une oeuvre d'art et c'est dans ce travail que l'Ange l'aide ; car, n'oublie pas, la danse est un art ! C'est dans cette obsession de voir en sa propre vie la matière d'une oeuvre d'art que se trouve la vraie essence du danseur ; il ne prêche pas la morale, il la danse ! Il veut émouvoir et éblouir le monde par la beauté de sa vie ! il est amoureux de sa vie comme un sculpteur peut être amoureux de la statue qu'il est en train de modeler." (chapitre 6)”


“Le dôme de l'Institut avait une vraie grâce, dut-il convenir un peu malgré lui. Évidemment, donner une forme arrondie à un bâtiment ne pouvait se justifier en aucune manière; sur le plan rationnel, c'était simplement de la place perdue. La modernité était peut-être une erreur, se dit Jed pour la première fois de sa vie. Question purement rhétorique, d'ailleurs: la modernité était terminée en Europe occidentale depuis pas mal de temps déjà.”