“Si un danseur a la possibilité d'entrer dans le jeu politique, il refusera ostensiblement toutes les négociations secrètes (qui sont depuis toujours le terrain de jeu de la vraie politique) en les dénonçant comme mensongères, malhonnêtes, hypocrites, sales ; il avancera ses propositions publiquement, sur une estrade, en chantant, en dansant, et appellera nommément les autres à le suivre dans son action ; j'insiste : non pas discrètement (pour donner à l'autre le temps de réfléchir, de discuter des contrepropositions) mais publiquement, et si possible par surprise : "Êtes-vous prêt tout de suite (comme moi) à renoncer à votre salaire du mois de mars au profit des enfants de Somalie ?" Surpris, les gens n'auront que deux possibilités : ou bien refuser et ainsi se discréditer en tant qu'ennemis des enfants, ou bien dire "oui" dans un terrible embarras que la caméra devra malicieusement montrer (chapitre 6)”